Tout le monde semble plus ou moins sur la même longueur d’onde, désormais il y a plus qu’à. Lors de son colloque à Paris sur le thème « Soins primaires, en marche ? » MG France et ses cadres ont montré leur envie d’avancer enfin sur un « vrai » virage ambulatoire. C’est peut-être leur président, Claude Leicher, qui résume le mieux l’état d’esprit général de la journée et du syndicat : « Donner nous les moyens, nous sommes prêts à faire ».
Ça tombe bien, les pouvoirs publics ont l’air de vouloir la même chose. Olivier Véran, député pour la République en marche et futur rapporteur du PLFSS a redit la volonté, d’Agnès Buzyn mais aussi de Nicolas Revel, de privilégier « l’innovation organisationnelle ». Innovation qui émane des initiatives de terrain et qui ne soit plus imposée par le haut. « Il faut être davantage girondins que jacobins, souligne le député. Par exemple si l’on s’appuie sur un modèle de MSP qui soit uniforme sur tout le territoire, on va se planter. Il faut réaliser un travail aux petits oignons avec les acteurs ».
Le maître mot pour Nicolas Revel, Olivier Véran et Cécile Courrèges, directrice générale de l’offre de soins du Ministère de la Santé, c’est aussi d’aller plus vite sur les projets. « Quand il y a de la bonne volonté, que le projet est bien ficelé, il faudra évaluer en aval et financer », explique Olivier Véran. Financer notamment avec le nouveau fonds national pour les soins primaires qui devrait être prévu au prochain PLFSS et pourrait venir en relais du FIR pour donner vie aux initiatives des professionnels. « Sur les MSP par exemple on a pris beaucoup trop de temps à sortir des expérimentations, il ne faut pas que l’on reproduise la même chose avec les communautés professionnelles territoriales de santé(CPTS) » estime Cécile Courrèges. « Il faut beaucoup mieux articuler les outils régaliens traditionnels avec les outils conventionnels » ajoute-t-elle. Dans cette optique Nicolas Revel comme Cécile Courrèges ont donc montré leur volonté de faire travailler ensemble DGOS et Cnam : « c’est un peu une révolution » reconnaît cette dernière.
Innover avec les acteurs de terrain ? Oui, mais comment faire avec des professionnels qui se font moins nombreux ? Interrogé sur cette contradiction par la salle, Olivier Véran défend l’idée de former plus de médecins avec une augmentation du numerus clausus. « Au lieu d’en faire un plafond, il faut que ça devienne un plancher et que l’on forme au minimum 7 800 étudiants ».
Plutôt rassurés sur le discours tenu hier, les généralistes de MG France attendent tout de même de juger, notamment avec le premier PLFSS du quinquennat. D’autant plus qu’Olivier Véran a reconnu : « le contexte de contrainte financière va continuer à exister ». « Est-ce que le PLFSS sera l’amorce d’un système de soins organisé autour des soins primaires ? » s’est interrogé Claude Leicher. Le président de MG France a interpellé le député sur la nécessité de voir désormais les soins primaires intégrés à la table des discussions de tous les projets de santé à venir. La réponse d’Olivier Véran a été sans équivoque, « C’est vrai que c’est un réflexe qu’il faut avoir, cela doit être une hygiène législative que de penser en permanence les soins primaires dans les dispositifs qui nous seront proposés. Je m’y engage et vous pourrez me jeter des tomates si ce n’est pas le cas ». Les généralistes de MG France ont donc pris rendez-vous…
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