Un retour médiatique comme une carte postale. L’ancienne ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, a accordé un court entretien à nos confrères havrais de 76 actu le 22 janvier.
Dans celui-ci, elle explique « espérer » retrouver une place dans la seconde vague de nominations gouvernementales. « J’ai eu la chance de porter des sujets importants, écrire le projet de loi sur la fin de vie » mais, note-t-elle, avec lucidité, « voilà maintenant, je ne suis pas maître du jeu ».
Pragmatique, la pharmacienne de formation reconnaît que « les règles du jeu peuvent paraître injustes, mais on les connaît ». Même si elle fait sien l’adage « ministre un jour, pas toujours », elle explique son éviction du gouvernement par les quotas politiques hommes-femmes, sans citer l’affaire Urgo, qui l’a toutefois réellement fragilisée, à l’instar de sa visite de l’Institut Lejeune. « Vu les nombreux messages reçus sur mon engagement, je me dis qu’on a fait le travail », défend-elle.
Urgo, une affaire privée ?
Interrogée plus précisément sur les révélations de Mediapart, Agnès Firmin Le Bodo partage son point de vue. « Cette affaire Urgo est une affaire privée, ce n'est pas une affaire d'ailleurs, je suis très sereine sur cette problématique rencontrée par 8 133 pharmaciens : c'est 40 % de la profession. Alors certes, j'ai le droit à un traitement un peu particulier puisque c'est sorti juste au lendemain de ma nomination. Ma ligne de défense est claire : ce ne sont pas des cadeaux, c'est une négociation commerciale, et c'est en ce sens que j'irai me défendre », a-t-elle justifié.
Avant de montrer sa sérénité : « L'affaire suit son cours et je me rendrai disponible comme je l'ai été le jour du remaniement ou j'ai été entendue pendant 5 h 30. Je ne suis pas mise en examen, 43 % d'une profession ont été abusées par Urgo, je vais m'en défendre en ce sens ».
Depuis le 4 juillet 2022, Agnès Firmin Le Bodo a passé 18 mois à Ségur, d’abord en tant que ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, puis, par intérim, comme ministre de la Santé et de la Prévention, à la suite de la démission d’Aurélien Rousseau.
Si elle n’est pas nommée au gouvernement, elle promet de revenir à l’Assemblée, où elle avait été réélue en 2022 dans le fief havrais d’Édouard Philippe, la 7e circonscription de Seine-Maritime.
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