Un nouveau cas d'agression de personnel soignant a eu lieu ce lundi 10 juin, cette fois aux urgences du CHU de Rennes. Une jeune patiente agitée « s'en est prise physiquement au médecin urgentiste qui essayait de la maintenir sur son lit » avant de s'attaquer à une infirmière et à deux aides-soignantes, a précisé au « Quotidien » Pascal Pabois, représentant syndical SUD dans l'établissement breton. Les trois paramédicales se sont retrouvées à terre à cause des coups. Il a fallu attendre l'arrivée de cinq agents de l'équipe du service de sécurité de l'hôpital pour maîtriser la patiente. Devant la violence de la scène, « tous sont allés porter plainte » au commissariat, précise le syndicaliste.
Cet événement survient alors qu'un vaste mouvement social touche des services d'urgences de toute la France depuis le mois de mars. Un préavis de grève illimitée court d'ailleurs depuis trois semaines dans le service rennais à l'initiative de deux syndicats (SUD et CGT). À l’origine du mouvement, l'insécurité des conditions de travail dénoncée par des soignants de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) à la suite d'une série d'agressions. Depuis, la mobilisation a très largement fait tache d'huile, en Île-de-France d'abord, puis dans le reste du pays. Ce mardi 11 juin, le collectif inter-urgences recensait 95 services en grève.
Une mobilisation nationale en faveur de l'hôpital public était par ailleurs organisée aujourd'hui à l'initiative de quatre syndicats : CGT, FO, SUD et la CFE-CGC. Des rassemblements se sont tenus à 11 heures un peu partout en France. À Paris, ils étaient une grosse centaine rassemblée devant le ministère de la Santé.
Quelques heures plus tôt, Martin Hirsch, le directeur général de l'AP-HP, a annoncé au micro de France Info des « embauches supplémentaires » dans les semaines à venir. « Pour la première fois, les effectifs d'infirmiers, d'aides-soignants et de médecins augmenteront parallèlement au nombre de patients », a-t-il promis après avoir assuré prendre « au sérieux ce mouvement depuis le début ».
À l'hôpital, le mouvement engrange les soutiens. Lundi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) a soutenu la grève et demande à Agnès Buzyn un rendez-vous. Aujourd'hui, c'est la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers qui a apporté son soutien « aux médecins et aux personnels des services d'urgences » sans nommer directement les grévistes ou le collectif inter-urgences.
Jeudi 6 juin, la ministre de la Santé avait profité du congrès des urgences pour annoncer toute une série de mesures visant à éteindre le feu dans les urgences. Elle a par ailleurs confié au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière et au député (LREM) Thomas Mesnier une mission nationale de refondation des urgences.
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