C'était une des mesures annoncées dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). À partir du 1er janvier 2023, le temps de présence des médecins coordonnateurs d'Ehpad sera renforcé. C'est ce que stipule un décret publié au Journal officiel (JO) vendredi 29 avril.
Un médecin coordonnateur à temps plein pour les Ehpad de 200 places ou plus
Pour les établissements dont la capacité autorisée est inférieure à 44 places, le temps de présence minimum du médecin coordonnateur passera ainsi de 0,25 équivalent temps plein (ETP) à 0,40 ETP, précise le texte.
Pour les établissements dont la capacité est de 45 à 59 places, la présence minimum reste à 0,40 ETP.
Pour les établissements dont la capacité d'accueil est comprise entre 60 et 99 places, le temps de présence du médecin coordonnateur passera de 0,50 ETP à 0,60 ETP.
Pour les établissements dont la capacité est comprise entre 100 et 199 places, il passera de 0,60 ETP à 0,80 ETP.
Enfin, pour les structures qui accueillent 200 résidents ou plus, la présence d'un médecin coordonnateur à temps plein (1 ETP) sera requise.
Dans le contexte actuel, cette évolution semble aller dans le bon sens. Toutefois, pour le Dr Pascal Meyvaert, médecin coordonnateur et président du Syndicat des médecins coordonnateurs, Ehpad et autres structures, généralistes ou gériatres (SMCG-CSMF), cette mesure pourrait bien être contre-productive :
« Certains médecins coordonnateurs, qui interviennent sur plusieurs Ehpad vont être obligés de faire un choix parmi les Ehpad dans lesquels ils travaillent. Avec cette nouvelle règle, ils ne pourront plus assurer le temps minimal qui leur est imposé dans chaque Ehpad. Au vu du manque chronique de médecins coordonnateurs en France, cela risque de pénaliser certains établissements qui vont se retrouver sans aucun médecin coordonnateur… »
Une revalorisation salariale en dessous des attentes
Annoncé jeudi dernier au Journal officiel (JO), la revalorisation salariale de 517 euros bruts par mois pour les médecins coordonnateurs d'Ehpad ne satisfait pas totalement la profession, à l'instar du Dr Renaud Marin La Meslée.
Ce médecin coordonnateur et président du Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE), déplore le différentiel entre le montant annoncé et celui qui sera finalement appliqué :
« Mi-février, à l'occasion de la Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social, Jean Castex nous avait annoncé une revalorisation de 513 euros nets par mois pour un temps plein de médecin coordonnateur. Finalement, la revalorisation ne s'élèvera qu'à 517 euros bruts, cela représente tout de même 80 euros de différence ».
La profession attend également l'instruction budgétaire relative aux revalorisations salariales des médecins coordonnateurs du privé associatif ou lucratif. Celles-ci ne pouvant être annoncées par décret du gouvernement.
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