« À ce jour, nous ne sommes pas en situation épidémique », a expliqué Santé publique France (SpF) au « Quotidien ». En réaction à l’épidémie américaine de pneumopathies sévères, cette dernière a lancé courant octobre l’enquête PneumoVap visant à repérer des cas similaires. Elle a mis en place, à destination des professionnels de santé, un dispositif de signalements des pneumopathies survenues chez les utilisateurs de dispositifs électroniques de vapotage ou pratiquant le « dabbing », ce procédé d’inhalation d’une petite quantité de concentrés de cannabis ou d’autres substances en utilisant une pipe à eau.
Leur définition est calquée sur celle de l’agence américaine du médicament (Food and drug administration). Les cas sont classés en 3 catégories : suspects, probables et confirmés. Ces catégories ont en commun l’apparition d’infiltrats pulmonaires tels que les opacités à la radiographie ou des opacités en verre dépolie au scanner thoraciques sans diagnostic alternatif plausible (pathologie cardiaque ou rhumatologique, etc.).
Diagnostic d'exclusion
Face à un patient présentant toux, dyspnée et ronchi et utilisant une cigarette électronique, le diagnostic de l’EVALI est un diagnostic d’exclusion. L’élément à rechercher est une infection respiratoire. Si cette dernière a été identifiée par culture ou PCR, mais que l’équipe médicale pense que l’infection n’est pas la seule cause de la pneumopathie, alors le cas est considéré comme probable.
Par ailleurs, s’il y a une absence d’infection pulmonaire au bilan initial, avec comme critère initial un panel respiratoire négatif, une PCR ou un test rapide influenza négatif, alors le cas est considéré comme confirmé. Toutes les autres recherches d’agents infectieux effectués en fonction de la clinique doivent être négatives.
Les professionnels de santé sont invités à signaler les cas via un portail de signalement (1). La fiche de signalement sera adressée automatiquement à la veille, d’alerte et de gestion sanitaire de l’ARS. Une enquête sera ensuite menée par Santé publique France qui se rapprochera du médecin signalant et de son patient. Afin de détecter l’éventuelle émergence d’une épidémie de pneumopathies sévères en lien avec le vapotage. Les investigations seront menées, par les Cellules de Santé publique France en région, les ARS, les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance et d’addictovigilance (CEIP-A) ou les centres antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV). Cette enquête doit permettre de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et toxicologiques des cas. En revanche, l’agence insiste sur le fait qu’il ne s’agit en aucun cas d’un travail visant à évaluer la dangerosité des dispositifs de vapotage.
Santé publique France promet qu’un bilan des cas signalés « sera publié prochainement ».
(1) https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.ht…
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