EDITORIAL - Pour une prise en charge du sevrage

Quatre cents tabacologues se sont réunis au début du mois de novembre pour le 6^e congrès de la Société française de tabacologie (DFT) autour de nombreuses sessions d’actualité consacrées au tabagisme chez les adolescents, les femmes enceintes, dans les populations en situation de précarité, dans les pays émergents, à la cigarette électronique… Le fil rouge de toutes ces sessions : la prévention et l’aide au sevrage. « Une part des fumeurs que nous voyons en pratique quotidienne, plaide le Dr Anne-Laurence le Faou, présidente du comité scientifique du congrès, devrait relever d’une prise en charge comparable à celle qui existe pour les maladies chroniques, avec un suivi au long cours. Ce sont en particulier les fumeurs présentant des comorbidités médicales ou une pathologie psychiatrique, ou encore ceux dont la dépendance est très élevée, soit 5 millions de personnes en France. » Par ailleurs, depuis plusieurs années déjà - et une étude récente présentée lors de ce congrès le confirme en France - on sait que la prise en charge par l’Assurance-maladie des traitements de sevrage tabagique est d’un rapport coût/efficacité favorable. Pour le Dr Le Faou, « l’intérêt de cette prise en charge financière est maintenant bien établi dans de nombreux pays. Il serait prudent de la mettre en place d’une manière progressive en s’inspirant notamment de l’exemple britannique. Ainsi, l’offre d’une semaine de traitement remboursée dans un premier temps pourrait avoir un effet incitatif qui accompagnerait l’augmentation des prix. Cela permettrait une évaluation sur le terrain des modèles théoriques présentés lors du congrès. »