Après un syndrome coronarien aigu (SCA), les personnes diabétiques de type 2 arrêtent moins souvent de fumer que les non diabétiques. Tel est le constat fait à l'issue d'une analyse des données colligées dans l'étude multicentrique Elips, à laquelle participent quatre centres hospitaliers en Suisse. Sur les 7 429 patients victimes d'un SCA inclus dans cet essai entre 2007 et 2016, 2 714 étaient des fumeurs actifs. Parmi les 2 457 fumeurs dont le statut par rapport au diabète était connu et qui ont pu être contactés à une année, 13 % avaient un diabète. Un an après le SCA, le taux d'arrêt du tabagisme était de 35 % en cas de diabète, comparativement à 42 % en l’absence. « Ce travail montre aussi que les diabétiques ont moins souvent accès à un programme de réadaptation cardiaque, et que c’est, a priori, l’un des facteurs qui explique la différence observée sur les taux de sevrage à un an », rapporte la Dr Ludivine Clément (Lausanne, Suisse).
« Les diabétiques ont également un statut cardiovasculaire moins bon que les non diabétiques, et il semble y avoir un sentiment de découragement chez ces patients, qui ont plus souvent des antécédents, poursuit la Dr Clément. Un découragement qui serait partagé par les soignants, moins enclins à proposer une réhabilitation ou un sevrage ». L'étude se poursuit, avec de nouvelles données attendues après 5 et 7 ans de suivi.
Entretien avec la Dr Ludivine Clément, Policlinique médicale universitaire, Lausanne, Suisse
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