En pédiatrie l’algoneurodystrophie concerne plus souvent des grands enfants ou des adolescents, de sexe féminin dans un cas sur quatre et touche dans la majorité des cas les membres inférieurs. La douleur est le maître symptôme ; elle est permanente, anormalement intense et prolongée au regard du traumatisme initial, augmentée par la mobilisation, calmée par le repos avec une hyperesthésie cutanée qui peut être majeure ; elle s’accompagne d’une véritable détresse psychologique. Les signes physiques sont souvent discrets, à type de livedo, de troubles vasomoteurs, d’œdème, de limitation articulaire. S’il n’existe pas de troubles psychologiques spécifiques de l’algoneurodystrophie, il est indéniable qu’elle s’intègre dans la majorité des cas dans un contexte anxieux ou émotionnel qu’il est fondamental de prendre en compte. La prise en charge psychologique fait donc partie intégrante du traitement.
La clinique et le contexte suffisent le plus souvent pour faire le diagnostic et les examens complémentaires sont habituellement inutiles.
Un traitement simple mais urgent
Il faut avant tout rassurer le patient, à la fois sur la possibilité de guérison dans des délais relativement rapides et sur la reconnaissance de la réalité de ses symptômes. Le traitement repose sur des antalgiques de niveau 2 donnés de façon systématique puis à la demande. Il est associé à une physiothérapie antidouleur. La balnéothérapie a l’avantage dans ce contexte de restaurer la fonction et de réactiver la proprioception. Une prise en charge psychologique sera facilement proposée. Si ces mesures s’avèrent insuffisantes, le traitement secondaire fait appel à l’amitriptyline qui s’est avérée efficace dans ce contexte ou encore au clonazépam, ou à la gabapentine. Ce traitement est associé à une physiothérapie et à une prise en charge psychologique. Ces formes peuvent nécessiter une hospitalisation pour une prise en charge multidisciplinaire.
Divers autres traitements proposés dans l’algoneurodystrophie sont inefficaces ou non documentés : les corticoïdes, la vitamine C, les AINS, les bêtabloquants, la calcitonine.
Si le diagnostic et la prise en charge précoce de l’algoneurodystrophie permettent le plus souvent une évolution favorable et une guérison sans séquelles, le risque de récidive, parfois à l’âge adulte, est toutefois relativement important, estimé à plus de 20 % par certains auteurs.
D’après la communication du Dr Bruno Dohin, Saint-Étienne.
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