À quand un dépistage organisé du cancer du poumon ? Si la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis défavorable en 2016, la question revient avec insistance ces dernières années.
Trois grandes études positives ont fait date sur le sujet : après l'américaine NLST en 2011, deux européennes en 2019, la néerlando-belge Nelson et l'italienne Mild, ont enfoncé le clou. Les États-Unis recommandent le dépistage depuis 2013.
« Nous n’avons pas d’indication allant dans le sens d’un démarrage prochain d'un dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire, même si plusieurs études sont en cours, dont une dans notre région », indique le Dr Michel Deghaye, président du centre régional de coordination du dépistage des cancers d’Île-de-France.
Actuellement, le dossier en est encore au stade d'expérimentations locales, l'idée étant de convaincre du bien-fondé de la démarche. En 2018, un consensus d'experts, qui s’est prononcé pour le dépistage individuel des populations à risque, s'est accordé sur le procédé, suivant l'exemple de projets pionniers comme celui de la Somme, coordonné depuis 2016 par le Dr Olivier Leleu (Abbeville).
Ainsi, les membres des Sociétés françaises de pneumologie, de radiologie et l’intergroupe de cancérologie thoracique ont défini les sujets à risque : hommes/femmes de 50 à 74 ans, fumeurs actifs ou en sevrage ≤ 10 ans, plus de 10 cigarettes/jour pendant > 30 ans ou plus de 15/jour pendant > 25 ans. Le dépistage par scanner basse dose est préconisé à T0, à un an puis tous les deux ans jusqu’à l’âge de 74 ans. Au-delà de cet âge ou après plus de 15 ans de sevrage, le dépistage n’est plus recommandé.
Mais les réticences restent fortes. Fin janvier, l'Académie de médecine a estimé que ce dépistage reste non justifié, compte tenu « de multiples incertitudes » (notamment population cible, fréquence et type de tests), tout en reconnaissant un intérêt au scanner thoracique à faible dose dans le cadre d'un « bilan de santé des fumeurs ».
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