« J’ai commencé ma carrière en gardant à l’esprit un mot important : la coordination. Celle des acteurs de la santé, permettant de faciliter la prise en charge des patients. Je vais, malheureusement, terminer ma carrière avec le même mot », met en exergue Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants, lors d’une table ronde organisée à Paris, par Nile.
De fait, la mise en place d’une coordination de soins dédiée aux personnes âgées atteintes de cancer n’est pas simple. Il s’agit de trouver des solutions pour faciliter leur suivi à l’hôpital comme à la maison. Mais aussi, pour améliorer l’observance et veiller aux effets indésirables des traitements chez cette population vulnérable, souvent polymédiquée et plus fréquemment atteinte de cancers rares. Co-fondatrice du réseau Onco 94, Florence Leduc a notamment contribué à faire travailler ensemble médecins spécialistes, hospitaliers et libéraux travaillant à domicile... tous partageant le même objectif : favoriser le maintien à domicile de personnes atteintes d’affections cancéreuses, quel que soit le stade de la maladie.
Le rôle décisif de l’infirmière de coordination
Professeur d’hématologie à l’hôpital universitaire de Toulouse, le Pr Guy Laurent a, quant à lui, mis en place, il y a sept ans, un projet de coordination ville/ hôpital. Ce projet met, notamment, au second plan l’oncologue et le médecin généraliste au profit d’une infirmière dédiée à la coordination, chargée d’appeler le patient (en phase active de traitement) à son domicile deux fois par semaine. « D’après nos données, un appel sur quatre a généré l’intervention d’une infirmière de coordination. L’oncologue intervenant dans moins de 10 % des cas : ce qui génère un gain de temps médical important. Comparé aux données de la littérature, cette méthode a permis de diminuer de moitié les réhospitalisations et les transfusions sanguines des patients. Mais aussi, de favoriser l’observance de façon significative », assure le Pr Laurent. Ce projet prévoit également l’accompagnement du patient après le cancer par l’infirmière coordinatrice.
Autre initiative, celle des unités de coordination en oncongériatrie (UCOG). Il existe aujourd’hui 24 UCOG déployées sur le territoire français. « L’idée, c’est de délivrer une information juste et de montrer les bonnes pratiques dans tous les centres de cancérologie prenant en charge les personnes âgées, notamment les plus de 75 ans. Concrètement, nous faisons travailler ensemble deux spécialités : l’oncologue et le gériatre », explqiue le Dr Virginie Fossey-Diaz, gériatre (hôpital Bretonneau) et référente UCOG Paris Nord.
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