Selon une étude menée à partir du registre danois des arrêts cardiaques, plus d’un patient sur deux victime d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier avait contacté les urgences dans les 24 heures précédentes. Sur les 4 071 cas colligés entre 2016 et 2018, qui concernaient le plus souvent des hommes (60 %), âgés en moyenne de 74 ans, 481 personnes (soit 11,8 %) avaient en effet appelé quelques heures avant la survenue de l’arrêt cardiaque le service d’urgences de Copenhague. L’appel avait été majoritairement motivé par des difficultés respiratoires (59 %), loin devant une confusion (23 %), une perte de connaissance (20 %), des douleurs thoraciques (20 %) ou la survenue d’une pâleur (19 %).
Des signes respiratoires sous-estimés
Mais si les signes respiratoires sont bien plus fréquents que les douleurs thoraciques, ils motivent moins souvent une réponse médicale urgente : 69 % versus 83 % pour les douleurs thoraciques. Et au total, le risque de décès à 30 jours était plus élevé chez les personnes ayant contacté les urgences pour des difficultés respiratoires que celles ayant eu des douleurs thoraciques (81 % vs 47 %).
Les données sur les symptômes annonciateurs d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier sont limitées et cette étude apporte ainsi des informations importantes pour mieux dépister les patients à risque. « Le rôle annonciateur des signes respiratoires apparaît en effet sous-estimé, a indiqué le Dr Filip Gnesin, l’un des auteurs de cette étude, tout en soulignant leur manque de spécificité. Mais il apparaît désormais important de mieux les prendre en compte ».
Défibrillateurs délivrés par des drones
Lors d’un arrêt cardiaque chaque minute gagnée compte et l’accès le plus rapide possible à un DEA est l’un des défis actuels. À côté de la mise à disposition de DEA en libre-service, d’autres voies sont explorées pour permettre de les délivrer au plus près des victimes. Une équipe suédoise avait souligné, en 2017, l’intérêt du recours à des drones dans les zones où les secours mettent plus de 20 minutes à arriver. Et c’est à nouveau une équipe suédoise qui met en avant les bénéfices d’une telle approche dans une étude menée dans la région de Göteborg. En complément à la procédure habituelle (appel du numéro d’urgence par un témoin de l’arrêt cardiaque, puis envoi d’un véhicule de secours avec un DEA), le recours à trois drones ayant une autonomie de cinq kilomètres, disposés à trois endroits différents, a permis de réduire dans deux-tiers des cas le délai de délivrance du DEA, de près de deux minutes en moyenne. Un drone a pu décoller, après accord de la tour de contrôle, dans 12 des 14 cas d’arrêts cardiaques inclus dans cette étude, et délivrer avec succès le DEA 11 fois sur 12.
La Dr Sofia Schierbeck, l’une des auteures de ce travail, a toutefois précisé que 39 cas d’arrêt cardiaques n’ont pas pu être inclus dans l’étude pour des raisons météorologiques (pluie, vents violents), la présence d’immeubles de grande hauteur ou encore de zones interdites de vol. Mais des progrès techniques sont attendus dès l’année prochaine, qui devraient permettre à des drones de voler dans des conditions météo moins clémentes.
D’après les communciations des Drs Filip Gnesin, Danemark et Sofia Schierbeck, Suède.
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