LA FRÉQUENCE des complications de la chirurgie de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est évaluée essentiellement dans le cadre d’essais cliniques utilisant des critères très précis de sélection des patients. Pour déterminer l’incidence réelle de ces complications, une équipe française a utilisé les données du registre national des actes chirurgicaux pris en charge par l’Assurance-maladie entre 2004 et 2007. L’enquête a porté sur 262 898 patients opérés d’une HBP durant cette période, 228 263 par résection transuréthrale de la prostate (TURP), 34 635 par chirurgie ouverte. Avec une médiane de suivi de 1,5 an, 4,38 % des patients ont été réopérés. Ce taux était plus élevé chez les patients initialement traités par TURP que chez ceux qui avaient subi une chirurgie ouverte (4,77 % versus 1,92 %). L’élimination d’un caillot a été pratiquée chez 9 152 patients avec un taux à peu près équivalent dans les deux groupes : 3,4 % après TURP, 3,7 % après chirurgie ouverte. Le traitement chirurgical d’une incontinence urinaire a concerné 420 patients opérés par TURP (0,18 %) et 31 du groupe chirurgie ouverte (0,09 %). Une chirurgie pour sténose uréthrale a été réalisée dans 2,7 % des cas après TURP et 1,3 % des cas après chirurgie ouverte.
Les essais cliniques fondés sur des critères stricts de sélection des patients sous-estiment la fréquence des complications de la chirurgie de l’HBP, concluent les auteurs. Ils plaident pour une information préalable des patients sur la fréquence de ces complications et considèrent qu’une base de données comme celle-ci devrait être utilisée pour évaluer les pratiques, particulièrement dans un contexte d’évolution des techniques chirurgicales.
Cornu JN, et coll. Real incidence of complications following surgical management of benign prostatic hyperplasia: A prospective analysis of a nation-wide registry of 262898 patients.
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