Décrite pour la première fois par Lanigan en 1987, la pustulose érosive de jambe est aujourd’hui mieux connue. Elle touche préférentiellement les femmes âgées et se traduit cliniquement par des pustules non folliculaires qui peuvent atteindre jusqu’à 1,5 cm, labiles et inconstantes, des croûtes et des érosions, siégeant sur la face antérieure d’une ou des deux jambes (60 % des cas) au niveau de leur tiers moyen.
Parmi les principaux diagnostics différentiels : l’eczéma de stase (mais la compression est inefficace, voire aggraverait les lésions), des bulles et érosions hydrostatiques ou de macération (le traitement des œdèmes ne guérit pas la pustulose), les maladies infectieuses telles qu’un impétigo ou une folliculite bactérienne. « Si le prélèvement bactérien peut être positif, c’est par le biais d’une contamination », a souligné le Dr Géraldine Perceau, avant de préciser qu’aucun antibactérien ne guérit la pustulose. La pustulose doit également être différenciée d’une mycose (prélèvement mycologique négatif), d’une dermite de contact allergique, d’une dermite mécanique ou caustique ou encore d’une pustulose amicrobienne, comme un psoriasis pustuleux ou un pyoderma gangrenosum superficiel. Enfin, elle ne doit pas être confondue avec une dermatose bulleuse auto-immune, telle que la pemphigoïde bulleuse ; la réalisation d’une immunofluorescence, négative, permettra si besoin de lever le doute.
L’histologie est peu spécifique, inflammatoire, proche de celle de la dermatose érosive pustuleuse du scalp.
Elle paraît associée à un certain terrain : atrophie cutanée (facteur âge), peau inflammatoire, fibreuse (liée à l’insuffisance veineuse chronique, l’héliodermite, les brûlures, plaies, greffes…), carence en vitamine C, en zinc.
« Il s’agit donc d’une entité inflammatoire neutrophilique d’origine inconnue, qui pourrait survenir en réponse à une inflammation non spécifique. C’est un diagnostic d’élimination, posé sur un faisceau d’arguments », a insisté le Dr Perceau.
Sa prise en charge thérapeutique se fonde sur les dermocorticoïdes, avec un taux de réponse de 100 %, mais des rechutes fréquentes même après 3 mois de traitement.
D’après la communication du Dr Géraldine Perceau, Reims.
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