L’éducation thérapeutique durant sa cure est primordiale

C’est à partir de 1947, sous l’impulsion d’hommes politiques locaux, que la station de Vals-les-Bains s’oriente dans le traitement du diabète.

« Aujourd’hui, nous accueillons non seulement des patients diabétiques, mais aussi, des personnes souffrant d’autres troubles métaboliques (hypercholestérolémie et goutte, notamment). Du point de vue de la sécurité sociale, les troubles métaboliques que nous prenons en charge sont rattachés à notre indication thérapeutique "affections digestives" : c’est dans ce cadre que nous offrons aux patients diabétiques une cure de 3 semaines, prise en charge à 100 % », souligne le Dr Éric Jouret, médecin thermal à Vals-les-Bains.

Des eaux reconnues

La station de Vals-les-Bains reçoit environ 2 800 curistes diabétiques par an, dont près de 800 sont hospitalisés au centre hospitalier Paul Ribeyre de Vals-les-Bains. « L’hospitalisation est réservée à nos curistes qui ont un diabète mal équilibré et/ou accompagné de complications (ophtalmologiques, rénales...). Les autres curistes résident dans des studios meublés, dans des campings ou des hôtels, dont certains proposent une alimentation adaptée au diabète et aux surcharges pondérales », indique le Dr Jouret.

La cure dédiée aux personnes diabétiques comprend 72 soins sur 18 jours (4 soins, 3 fois par jour pendant 6 jours). Il s’agit notamment de soins d’hydrothérapie : bains, douches, massages, cataplasmes, douches pénétrantes, compresses d’eau froide pour l’amélioration de la circulation sanguine des jambes... En parallèle, le curiste doit boire de l’eau thermale, 3 fois par jour. « Les eaux bicarbonatées, sodiques et très minéralisées de Vals-les-Bains agissent sur le foie et le tube digestif. De plus, plusieurs études (menées, notamment, par le Dr André Alland, ancien diabétologue à Vals-les-Bains et le Pr Philippe Vague, diabétologue à Marseille, entre 1972 et 1986) ont montré que la consommation régulière de ces eaux permet une légère augmentation de la sécrétion d’insuline au niveau du pancréas », précise le Dr Jouret.

L’ETP : élément essentiel de la cure

En complément des soins d’hydrothérapie, les curistes diabétiques bénéficient d’un important programme d’éducation thérapeutique (ETP) : consultations avec des diététiciens, ateliers cuisine, activité physique (aquagym, aquabike, marche nordique...), conférences données par une infirmière concernant les complications spécifiques du diabète et leur prévention. « L’éducation thérapeutique du patient diabétique durant sa cure est primordiale. Le cadre agréable et serein de la cure le rend particulièrement réceptif aux conseils délivrés par l’équipe thermale (médecins, diététiciens, infirmiers, préparateurs physiques...). Par ailleurs, je rencontre les curistes en début, milieu et fin de cure pour faire le point et m’assurer de leur adhésion à l’ETP proposée », note le Dr Jouret. L’objectif est, en effet, de rendre les patients diabétiques autonomes, une fois de retour à leur domicile (pratique d’une activité physique régulière, alimentation adaptée au diabète...). « Car les modifications de comportements - induits lors de la cure thermale - peuvent aider le patient diabétique à éviter des traitements médicamenteux trop lourds et à diminuer le recours aux arrêts maladies et les hospitalisations », conclut le Dr Jouret.