Au motif que la ménopause est vécue comme un phénomène physiologique, beaucoup de femmes symptomatiques, souffrant d’une altération importante de leur qualité de vie, ne sont pas prises en charge et pas accompagnées. Il existe une grande variabilité physiologique de la ménopause, qui mérite d’être prise en compte.
« Trois points sont particulièrement importants dans le rapport de la députée du Loiret, Stéphanie Rist, indique le Dr Geoffroy Robin (CHU Lille). Le premier : améliorer la formation initiale de tous les professionnels de santé impliqués dans l’accompagnement des femmes ménopausées, à savoir les médecins généralistes, les gynécologues mais aussi les cardiologues, les psychiatres et psychologues, et bien sûr les sages-femmes, qui peuvent les accompagner en prévention et en dépistage dans un contexte physiologique. »
Des préjugés qui persistent
Ensuite, des propositions sont faites pour mieux communiquer sur la ménopause dès l’enseignement secondaire. « Ce processus pourtant physiologique n’est jamais enseigné en SVT, alors que les femmes passent un tiers de leur vie en statut de ménopause », souligne le Dr Robin. Troisième point enfin : mener une sensibilisation sur ce thème en entreprise car trop de préjugés persistent. « Non, les femmes ménopausées ne sont pas moins performantes que les hommes. Ce n’est pas un handicap ! En cas de ménopause symptomatique, une prise en charge adaptée permet de régler les troubles et d’anticiper ceux à venir, mais encore faut-il consulter », note le gynécologue.
À la suite de ce rapport, on attend désormais une vaste mise à jour des recommandations de la Haute Autorité de santé, reprenant des propositions faites dans le rapport Rist, pour améliorer la prise en charge globale des femmes ménopausées, ainsi qu’une réévaluation de la balance bénéfices-risques du traitement hormonal de la ménopause (THM).
Entretien avec le Dr Geoffroy Robin (Lille)
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