Le rôle exogène des hormones dans la migraine est important, puisque leur incidence semble inversement proportionnelle au taux d’estradiol. L’influence de la contraception œstroprogestative (OP) sur la migraine est difficile à déterminer, les études étant contradictoires. Cependant, la migraine est un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral ischémique indépendant de l’âge et particulièrement la migraine avec aura. Parmi les femmes ayant eu un évènement artériel sous OP en France, 17,5 % en étaient atteintes.
De ce fait, les OP sont contre-indiqués si la femme présente une migraine avec aura, ou sans, si elle est associée à des facteurs de risque artériel (âge > 35 ans, tabagisme, hypercholestérolémie…). À noter : en cas d’augmentation de la fréquence ou de l’intensité des migraines après l’instauration d’un OP, même en l’absence de facteur de risque, ceux-ci deviennent alors contre-indiqués.
Les progestatifs oraux, en implant ou les DIU au lévonorgestrel ne présentent pas d’augmentation du risque artériel peuvent être utilisés en cas de migraine, même avec aura.
Quant à la migraine cataméniale, elle est définie par des crises survenant de 2 jours avant à 3 jours après le premier jour des règles de manière exclusive (pure) ou non (impures). L’utilisation de contraceptions OP prolongées (3 mois actifs ou plus) permet l’amélioration des symptômes. Dans le cas contraire, il est possible d’utiliser, pendant les menstruations, un gel à 1,5 mg d’estradiol par jour pendant 7 jours ou par un patch d’estradiol à 100 µg par jour – avec le risque d’un effet rebond à l’arrêt.
Gynécologue Obstétricien, CH Loire Vendée Océan, Challans Communication de la Dr Lorraine Maitrot-Mantelet (Paris) lors de la session « Contraceptions difficiles »
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