Ce vendredi 7 octobre s'est ouvert à Colmar le procès en appel de Viviane Schaller, 68 ans, docteur en pharmacie et ancienne gérante d'un laboratoire d'analyses biologiques à Strasbourg (fermé en juin 2012 sur ordre de l’Agence régionale de santé d’Alsace), et de Bernard Christophe, 67 ans, diplômé en pharmacie, mais non inscrit à l’Ordre, poursuivis pour escroquerie à l'assurance-maladie pour la première, et exercice illégal de la pharmacie pour le second.
En novembre 2014, le tribunal correctionnel de Strasbourg les avait condamnés à 9 mois de prison avec sursis et à des peines d'amendes
Viviane Schaller avait été reconnue coupable d’avoir appliqué pendant des années un protocole de dépistage de la borréliose de Lyme non homologué par les autorités sanitaires (l’amenant à annoncer à des milliers de patients qu’ils étaient porteurs de cette affection) tout en le faisant prendre en charge par l'assurance-maladie. Elle a été condamnée à rembourser 280 820 euros à la Caisse primaire d’assurance-maladie.
Son ancien associé, Bernard Christophe, avait été condamné pour avoir fabriqué et commercialisé hors du cadre réglementaire un remède à base d’huiles essentielles, le « Tic Tox », et doit verser 10 000 euros de dommages et intérêts à l’Ordre des pharmaciens.
Trois médecins à la barre
Ce vendredi 7 octobre, trois médecins sont venus à la barre fustiger la thèse avancée par les « rebelles » d'une affection chronique, difficilement détectable par les tests biologiques. « Ça n'existe pas ! Cette idée relève de l'obscurantisme le plus complet et d'une défiance par rapport à la science », a dénoncé le Dr Pierre Kieffer, du CHU de Mulhouse, hué par les dizaines de malades venus soutenir les prévenus.
En face, le Pr Christian Perronne, infectiologue à Garches, a évoqué un « vrai problème de diagnostic ». « La littérature scientifique établit que les tests ne sont pas très fiables », a rappelé l'auteur d'un appel paru cet été en faveur de nouveaux tests. « Il y a beaucoup de malades en errance et en grande souffrance » en France, a-t-il ajouté.
Ce procès en appel se tient alors que le ministère de la Santé vient de lancer un plan national, qui devrait se pencher sur l'éventualité d'une admission sur la liste des ALD. « Les magistrats ne peuvent pas faire comme si cela n'existait pas », a dit à l'AFP l'avocate de Bernard Christophe, Me Catherine Faivre. « Plus personne ne peut dire que les tests actuels sont fiables » enchéri Me Julien Fouray, conseil de Viviane Schaller.
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