VIH : les nouveaux sentiers de la recherche vaccinale

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Publié le 04/04/2024
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Alors que plus d’un million de nouveaux cas d’infection continuent d’être enregistrés chaque année, la quête d’un vaccin contre le VIH reste d’actualité. Après l’annonce, il y a un an, de l’échec du dernier candidat en phase 3, de nouvelles pistes sont explorées.

Certaines équipes tentent d’élaborer des vaccins à même d’induire des anticorps neutralisants à large spectre

Certaines équipes tentent d’élaborer des vaccins à même d’induire des anticorps neutralisants à large spectre
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

En matière de vaccin contre le VIH, la recherche s’oriente de plus en plus vers les anticorps neutralisants à large spectre (broad neutralizing antibodies, bNAbs) – capables de reconnaître et bloquer de nombreuses souches du VIH. Les études AMP (Antibody-Mediated Prevention Trials) ont démontré que ces anticorps peuvent, à condition d’être suffisamment puissants, prévenir l’infection par des souches virales sensibles. Si une administration passive de bNAbs peut être envisagée, en vaccinologie, l’idée est surtout d’en induire une production active, via un vaccin. Pour y parvenir, une première étape a été franchie : certains antigènes de l’enveloppe virale reconnus par les bNAbs ont pu être identifiés, permettant une meilleure compréhension de leur mode d’action et ouvrant la voie au design d’immunogènes capables de susciter la production de bNAbs dirigés contre plusieurs épitopes viraux. Un deuxième pas a été réalisé avec une ébauche de candidat vaccin ayant permis d’induire la production de précurseurs de bNAbs dans une étude de phase 1 (Leggat DJ et al. 2022). Reste à réussir à induire la production de bNAbs matures ou encore à choisir une plateforme vaccinale adaptée (par exemple, un adénovirus).

Un autre objectif de la recherche concerne la mise au point de vaccins capables d’induire une production de cellules T CD8+. Plusieurs stratégies sont à l’étude – comme recourir à un vecteur vivant atténué utilisant le cytomégalovirus humain (HCMV). D’autres plateformes sont envisagées, dont l’ARNm.

À terme, ces deux approches pourraient être combinées dans un unique vaccin.

D’après la session « What's New in HIV Vaccines: Vaccine-Induced Immune Responses »


Source : Le Quotidien du Médecin