Le ReaPLAN est un robot à effecteur distal permettant de mobiliser le bras dans le plan horizontal, de manière active, passive ou activo-passive. Ce n’est pas un robot de substitution, mais un robot de rééducation, qui agit de la même façon qu’un thérapeute et est dirigé par lui.
Ses indications concernent essentiellement les atteintes neurologiques centrales, que ce soit les enfants IMC ou les adultes dans le post-AVC. Il permet de réaliser un maximum de mouvements avec aide, condition indispensable pour la rééducation des lésions cérébrales ; la répétition de ces mouvements stimule la plasticité cérébrale et peut dans un certain nombre de cas réactiver la zone atteinte ou solliciter d’autres régions cérébrales. L’activité cérébrale est stimulée par les feed-back visuels -le patient voit sur un écran les conséquences de son mouvement-, sensitifs, via la perception des mouvements du membre et des capteurs, et éventuellement auditifs lorsque l’objectif est d’atteindre une cible.
Autre intérêt de ce robot, son utilisation dans l’évaluation du patient au cours du suivi. Il mesure en permanence de façon quantitative et objective des paramètres de force et de position ce qui lui permet d’adapter automatiquement la rééducation en fonction de la programmation et de l’individualiser au plus près. "Le robot ne remplace pas le kinésithérapeute, c’est un outil dans son arsenal thérapeutique pour faire progresser le patient" insiste le Pr Lejeune. Ces robots pourraient aussi avoir un intérêt économique en offrant la possibilité de séances de rééducation plus intenses mais ne requérant pas la présence permanente d’un thérapeute aux côtés du patient.
Vers une mise en situation dans la vie quotidienne
"Certaines machines sont relativement mûres sur le plan technique mais de grands progrès restent à faire en ce qui concerne l’interface homme/machine et on réfléchit à la manière de leur donner plus de contenu" explique le spécialiste. Actuellement ces robots sont utilisés seulement pour des mouvements simples, mais ils pourraient à l’avenir s’intégrer par exemple dans des programmes de "serious games" motivants pour le patient, ce qui permettrait également de rééduquer certains troubles associés à l’AVC comme l’héminégligence corporelle ou la mémoire. L’idée est de plonger le patient dans un monde de réalité virtuelle où les mouvements qu’il effectue avec le robot s’enrichissent d’une signification fonctionnelle comme, par exemple, faire ses courses dans une grande surface.
D’après un entretien avec le Pr Thierry Lejeune, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles
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