Crash du vol Germanwings : le copilote avait vu 41 médecins en cinq ans

Publié le 12/06/2015

Crédit photo : AFP

Andreas Lubitz, le copilote qui avait précipité au sol un A320 de la compagnie Germanwings, le 24 mars dernier, faisant 149 victimes, avait vu « 41 médecins en cinq ans » selon le procureur de Marseille Brice Robin. Lors d’une conférence de presse donnée à Paris, Brice Robin a indiqué qu’il allait ouvrir une information judiciaire pour « homicides involontaires » contre X, le droit pénal français lui interdisant de l’ouvrir pour assassinat dans la mesure où l’auteur est décédé.

Trois juges d’instruction du pôle accidents collectifs de Marseille seront désignés la semaine prochaine pour déterminer notamment le niveau de connaissance de la compagnie concernant l’état de santé mentale du copilote. Pour M. Robin, les juges devront répondre à cette question : « Comment concilier le secret médical avec l’information que devraient avoir l’autorité de contrôle et l’employeur sur l’état de santé particulièrement fragile d’un salarié qui est pilote d’avion et qui a de lourdes responsabilités ? »

Un généraliste, un psychiatre et un ORL

Andreas Lubitz, qui avait souffert en 2008 et 2009 de dépression, était « soucieux de sa santé et avait une crainte de perdre la vue ». Au cours du mois qui a précédé le crash, il avait vu à 7 reprises des médecins : un généraliste, trois visites chez un psychiatre et trois visites chez un ORL. Selon le procureur Robin, « certains de ces médecins ont été entendus en audition libre par les autorités judiciaires allemandes ». Le copilote se plaignait « d’un problème aux yeux », disait ne voir que « 30 % des objets » et avoir « des flashs lumineux », a continué le procureur. Des analyses toxicologiques sont en cours pour trouver la trace des médicaments retrouvés à son domicile.

Près de trois mois après la tragédie, seuls les corps de 44 victimes allemandes ont été transférés outre-Rhin, par un vol spécial de la Lufthansa mardi. Un deuxième vol doit rapatrier une trentaine de cercueils de Marseille à Barcelone le 15 juin et les rapatriements dans les pays d’origine des victimes doivent être achevés à la fin juin, a annoncé mercredi Lufthansa. Les fragments humains non identifiables seront par ailleurs inhumés dans une sépulture collective dans la ville du Vernet, à quelques kilomètres de la zone de l’accident.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr