AVEC 16 000 morts par an, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) tue trois fois plus que les accidents de la route. La maladie toucherait 8 % de la population, soit 3,5 millions de personnes, mais les deux-tiers l’ignorent ; seulement 40 000 nouveaux malades sont diagnostiqués chaque année et admis en affection longue durée pour insuffisance respiratoire chronique. Alors que le tabac est responsable d’au moins trois-quarts des cas, les premiers symptômes se développent en général après vingt ans de tabagisme. L’essoufflement, par exemple, apparaît alors que la capacité respiratoire a déjà diminué de moitié. Et lorsque la BPCO est diagnostiquée trop tard, elle expose à des risques graves de handicaps : essoufflement au moindre effort et nécessité d’assistance respiratoire, dont une oxygénothérapie au long cours.
D’où l’utilité de la campagne lancée chaque année par le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR) et ses partenaires*. Elle a pour but d’informer le grand public sur l’importance de dépister : toux, essoufflement ou expectoration, le moindre signe doit conduire à un examen du souffle, examen qui s’impose par ailleurs, même en l’absence de symptômes, chez les sujets à risque (tabagisme, exposition professionnelle). Il faut aussi informer sur la nécessité d’agir à temps et de traiter, sachant que l’association de plusieurs approches thérapeutiques, médicaments et réhabilitation respiratoire, en particulier, améliorent la qualité de vie des patients en agissant sur les symptômes et sur le risque de complications.
Mesure du souffle.
Cette année, la campagne implique plus particulièrement les médecins du travail. Formés à la mesure du souffle et disposant d’un guide de spirométrie, ils effectueront le dépistage au sein de leur service de santé au travail et ce, bien au-delà du 17 novembre. Des affiches, des panneaux pédagogiques et des brochures patients ont été mis à leur disposition.
La tranche d’âge la plus touchée par la BPCO est en effet celle des 40-65 an et la maladie est la principale cause respiratoire d’absentéisme au travail. Elle est responsable de 11 % des invalidités, de 8 % des arrêts de travail et de 11 % des hospitalisations. Et elle coûterait plus cher que l’asthme et le diabète.
Ce mercredi 17 novembre, des actions de sensibilisation sont prévues dans une trentaine de villes, au sein d’entreprises, de centres de médecine du travail, d’hôpitaux et de lieux publics, en collaboration avec les comités départementaux de lutte contre les maladies respiratoires et la Fédération française des associations et amicales des malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR). Pour les spécialistes, la mesure du souffle par un minispiromètre doit entrer dans les habitudes des médecins, comme la prise de la tension artérielle.
Pour connaître les initiatives de proximité, télécharger des dépliants d’information et un questionnaire pour savoir si on est concerné : www.lesouffle.org.
* L’Association BPCO, le CESPHARM (Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française), la FFAAIR (associations de malades), la Société de pneumologie de langue française, la Fédération française de pneumologie, les laboratoires Boehringer Ingelheim, Chiesi, Glaxo SmithKline, Novartis Pharma, Nycomed, Pfizer, Philips Respironics.
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