CE NOUVEAU CORONAVIRUS (Middle East respiratory syndrome coronavirus, MERS-CoV) a été identifié pour la première fois, en Arabie saoudite en septembre 2012 chez deux patients qui avaient présenté une pneumopathie sévère. Suite à cette découverte, une surveillance a été mise en place sous la coordination de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
En Arabie saoudite, 127 cas (53 décès) ont été confirmés au 11 novembre 2013
(bulletin d’information de l’OMS), 5 cas aux Emirats Arabes Unis, 2 cas en Jordanie, 1 cas à Oman, 6 cas au Qatar, 3 cas en Tunisie, 4 cas au Royaume-Uni, 2 cas en Allemagne, 1 en Italie et 2 en France.
C’est le 7 mai 2013, que le premier cas d’infection respiratoire aiguë à MERS-CoV a été diagnostiqué en France. Ce patient avait effectué un séjour touristique aux Emirats Arabes Unis dans les 10 jours précédents les signes cliniques. Ce patient est décédé le 28 mai. A la suite de ce diagnostic, les investigations menées ont permis d’identifier parmi ses contacts, un autre cas de MERS-CoV.
Les éléments rapportés à ce jour suggèrent l’existence d’une transmission interhumaine de l’infection. L’un des deux cas secondaires survenus au Royaume-Uni a développé une forme bénigne de la maladie (syndrome pseudo-grippal), ce qui pourrait suggérer que des cas peu symptomatiques ont pu échapper à la surveillance. Cependant, les données recueillies à ce jour, ne sont pas en faveur d’une transmission interhumaine importante de ce nouveau virus dans la communauté. La transmission nécessite des contacts rapprochés. La diffusion se fait par des gouttelettes de salive ou par le brassage de l’air.
Le nouveau coronavirus MERS-CoV est relativement proche du coronavirus humain du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), identifié en 2003, qui avait provoqué une épidémie mondiale.
A la différence du SRAS, le MERS-CoV peut occasionner une défaillance rénale et s’assortit d’une forte mortalité (près de 50%) qui s’accroît avec l’âge. Les personnes infectées présentent souvent des comorbidités.
Les symptômes courants relevés au début sont une fièvre, une toux, une dyspnée, des douleurs abdominales.
Au vu de la situation, les recommandations de l’OMS restent inchangées avec une surveillance renforcée des infections respiratoires aiguës sévères.
En France, le groupe SPILF-COREB (Société de pathologie infectieuse de langue française et Réseau de Coordination du Risque Epidémiologique et Biologique) a publié des procédures de prise en charge d’un patient suspect d’infection par le MERS-CoV
( http://www.infectiologie.com/site/medias/alertes/coronavirus-COREB-SPIL…) . La prise en charge est symptomatique avec surveillance respiratoire et assistance extracorporelle le cas échéant.
La chauve-souris : réservoir probable du virus
Les scientifiques recherchent activement la chaîne de transmission de l’animal à l’homme. L’interruption de cette chaîne représentant un moyen de lutter contre l’infection.
Un ancêtre du virus a été retrouvé chez la chauve-souris qui semble être le réservoir viral. Cette probabilité est apparue plus forte, quand un MERS-CoV a été identifié chez une chauve-souris en Arabie saoudite, à 12 km de là où avait été reconnu le premier cas, avec une identité génétique de 100% ( publié dans la revue « Emerging Infectious Diseases »). Mais aucune certitude, car cela ne s’est vérifié que chez un seul animal parmi tous ceux où la recherche a été faite.
Un animal hôte intermédiaire doit toutefois exister, ce qui est indiqué par le temps important d’un point de vue de l’évolution génétique qui sépare les exemplaires du virus identifiés chez la chauve-souris et chez l’homme.
Un animal domestique a ainsi été recherché et une équipe a isolé des anticorps anti-MERS-CoV chez plusieurs dromadaires originaires du Sultanat d’Oman.
Premier cas décrit chez un chameau
En novembre, un nouveau pas a été franchi. Le ministère saoudien de la Santé a annoncé qu’un chameau a été « testé positif » pour le nouveau coronavirus MERS-CoV et annoncé qu’il s’agissait du premier cas d’une infection par ce virus décrite chez l’animal.
Le chameau appartient à un habitant porteur du MERS-CoV dans la province du Jeddah. Le ministère saoudien travaille maintenant à isoler le virus et à comparer sa structure génétique avec celle du propriétaire. Si le virus détecté chez le chameau se révèle identique à celui de son maître, cela constituerait une première mondiale et une éventuelle voie pour identifier la source du virus.
Un nouveau virus aviaire A, H7N9
H7N9 est un nouveau virus grippal d’origine aviaire apparu en Chine.
C’est début avril 2013 que l’OMS a signalé les premiers cas humains dans plusieurs provinces de Chine et à Taiwan (retour de Chine). Dans les deux mois qui ont suivi, 120 cas ont été déclarés dont 24 décès. Les symptômes chez les humains sont principalement la fièvre, la toux, la dyspnée jusqu’à un SDRA. Le virus touche essentiellement les hommes âgés de plus de 60 ans. Le réservoir se situe sans doute dans la faune aviaire : les oiseaux sont asymptomatiques. La fermeture des marchés d’animaux vivants et l’abattage de quelques élevages sont à l’heure actuelle, les seules solutions proposées. La transmission à l’homme n’est pas avérée à 100%. Le virus doit pour se propager plus largement, subir des mutations supplémentaires. Sa diffusion a beaucoup diminué depuis que les marchés ouverts de vente de poulets autour de Shanghai ont été transitoirement fermés. Les virus H7N9 sont sensibles aux antiviraux, notamment à l’oseltamivir. Selon les premières descriptions cliniques, le virus H7N9 est mortel dans 25% des cas.
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