« IL EST NÉCESSAIRE de s’assurer que les patients sont pris en charge conformément aux recommandations cliniques qui comprennent des techniques non médicamenteuses, plutôt qu’avec des produits prescrits dans une indication erronée », soulignent les auteurs d’une revue de la littérature sur l’insomnie publiée dans « The Lancet ».
Près de 25 % des adultes ont une plainte portant sur la durée ou la qualité du sommeil et 6 à 10 % réunissent les critères de définition de l’insomnie primaire du DSM-IV.
Une prévalence élevée de comorbidité est rapportée par différents travaux. « Les études longitudinales suggèrent que l’insomnie constitue un facteur de risque de troubles psychiatriques : dépression, anxiété, abus de substances toxiques. » Un dépistage des troubles psychiatriques devrait être mis en œuvre chez tous les patients souffrant d’insomnie chronique.
Dans ce contexte, les facteurs contributifs sont multiples. Certains augmentent la vulnérabilité à l’insomnie, comme l’âge, le sexe et l’hypervigilance, ou encore une personnalité à tendance anxieuse. Mais des facteurs familiaux et même génétiques ont été identifiés.
Les mécanismes physiopathologiques sont imparfaitement élucidés. Une augmentation de l’activation du système nerveux autonome a été mise en évidence.
Pour la prise en charge, aux États-Unis, les experts ont conclu à l’utilité de seulement deux modalités de traitement : les médicaments agonistes des récepteurs aux benzodiazépines et les traitements cognitivo-comportementaux.
Des interventions multimodales.
L’approche cognitivo-comportementale de l’insomnie consiste en une thérapie brève, axée sur le sommeil, avec des interventions multimodales : contrôle des stimuli, stratégies de relaxation, éducation de l’hygiène du sommeil. Les études cliniques ont montré que les interventions comportementales visent à optimiser le temps passé au lit, et sont efficaces pour améliorer la continuité du sommeil, alors que les stratégies cognitives permettent de réduire la détresse psychologique en agissant sur les représentations erronées, qu’il s’agisse de croyances ou de pensées.
Les traitements cognitivo-comportementaux apportent des améliorations du sommeil qui se maintiennent au cours du temps et ce traitement est accepté par les patients. Ils ne sont pas dispensés dans toutes les structures cliniques. L’accès et la délivrance de ces traitements devraient être facilités en s’aidant de méthodes innovantes, comme les consultations par téléphone, les thérapies de groupe et les groupes d’entraide. Enfin, les études cliniques portant sur l’association des traitements cognitivo-comportementaux et pharmacologiques sont malheureusement rares.
Morin CM, Benca R. Chronic insomnia. Lancet. 2012; 379(9821): 1129-41.
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