Pénurie de radiologues et de manipulateurs, avènement de l'intelligence artificielle et de la téléradiologie, économies, pression tarifaire... Le secteur de l'imagerie médicale accélère sa mutation avec l'émergence de nouveaux acteurs ambitieux. C'est dans ce contexte que le réseau Simago, ni groupe de cliniques ni fonds d'investissement, propose aux radiologues libéraux d'optimiser leur modèle d'organisation et la gestion de leurs cabinets (en contrepartie d'une entrée minoritaire au capital).
De fait, la spécialité n'est pas épargnée par le vieillissement et les jeunes diplômés souhaitent de leur côté mieux équilibrer vie privée et professionnelle. Cette réduction du temps de travail, alors que les besoins augmentent, induit un risque de non-transmission ou de non-remplacement des radiologues. « Les jeunes sont moins prêts à investir financièrement dans une structure de radiologie, souligne Arnaud Guény, directeur général de Simago. Hyper-spécialisés, ils délaissent de plus en plus l'imagerie traditionnelle au profit de l'imagerie en coupe ». C'est pour accompagner ces transformations profondes que le Dr Bernard Roger, radiologue, Charles-Henry Beglin, gestionnaire, et Clément Martin, spécialiste du management, ont fondé en 2019 ce réseau hybride de gestion de centres d’imagerie (entre le médical et le financier).
Accompagnement RH, juridique et financier
L'objectif est de faciliter le travail des radiologues grâce à un modèle d'organisation spécifique – Simago se positionnant comme un partenaire de gestion et de développement des cabinets d'imagerie et proposant aux groupes de radiologues libéraux de s'associer au réseau. « Les radiologues entrent avec leur structure et laissent entrer Simago dans le capital de leur structure à hauteur de 25 %. En échange, ils investissent dans le capital de Simago. C’est une association mutuelle. Ils conservent également 75 % des actions et des droits de vote de leur société d’exercice libérale », précise Arnaud Guény. Les praticiens sont donc associés mais ne sont pas salariés.
Le principe consiste à délivrer au maximum les radiologues de la gestion RH et administrative : recrutement de confrères associés, manipulateurs et secrétaires, administration du personnel, gestion de la paie, etc. Un accompagnement sur-mesure est proposé incluant aide juridique, comptabilité, contrôle de gestion et financement des investissements. « Simago n’intervient pas dans le fonctionnement des cabinets (plannings, vacations, densité d’examens, choix des salariés) mais il permet un exercice plus diversifié avec un accès à des équipements lourds, grâce aux tarifs négociés avec ses fournisseurs », précise le Dr Olivier Hercot, radiologue associé. Le regroupement permet de mutualiser les investissements coûteux en équipements et en technologie.
Libérer du temps médical
Le réseau intervient aussi sur les sujets techniques et opérationnels, comme l'installation et démarrage d’équipements ou la modernisation des systèmes informatiques. Pour le Dr Raphaël Uzan, radiologue associé de Simago, l'adossement au réseau a surtout permis de diviser par deux le nombre de réunions avec les associés. « Si l’on veut continuer à se consacrer à notre cœur de métier, cela a du sens », explique-t-il.
Le réseau contribue à fortifier l'offre radiologique dans les territoires. « En rachetant des structures d’imagerie dans des villes petites qui n’auraient trouvé aucun successeur, Simago permet d'y faire travailler des radiologues, d'y organiser la téléradiologie et la télémanipulation, et donc de les maintenir en vie », illustre le Dr Hercot.
Avec 83 centres d'imagerie (qui accueillent environ trois millions de patients chaque année) et 260 radiologues, le réseau Simago poursuit son expansion. Il vient de franchir une nouvelle étape, rejoint mi-octobre par un groupe de 70 radiologues associés exerçant dans deux structures (GRIM et IRSA) du centre et l’ouest de la France.
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