La place de la rééducation

L’entraînement cardiovasculaire dans la spondylarthrite ankylosante

Publié le 24/06/2011
Article réservé aux abonnés
1308877966265830_IMG_63754_HR.jpg

1308877966265830_IMG_63754_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

LA SPONDYLARTHRITE ankylosante entraîne un risque accru de maladies cardio-vasculaires. La diminution de l’activité physique, due à la rigidité vertébrale, à la douleur et à la fatigue, l’immobilité, le manque d’activités en plein air, sont autant de facteurs de risque. Si la rééducation, basée sur des exercices physiques de mobilité, d’étirement, d’assouplissement, et de postures, est vivement recommandée, il semble que ces exercices n’aient aucun impact sur la douleur, la fatigue et l’état cardio-vasculaire. Or une étude (1) vient d’être réalisée afin d’évaluer les effets d’un entraînement cardio-vasculaire d’intensité modérée en plein air, pendant douze semaines, sur la forme physique et l’activité perçue de la maladie (score BASDAI) chez des patients souffrant de spondylarthrite ankylosante.

Les patients ont été randomisés en deux groupes. Tous les participants avaient une séance d’exercices de mobilité une fois par semaine. La forme physique était évaluée par un test de mesure de la capacité de travail à 75 % de la fréquence cardiaque sur bicyclette (PWC 75 %, en watt). Le groupe « entraînement cardio-vasculaire » suivait, en sus, trois séances d’entraînement par semaine (l’observance était autocontrôlée).

Cent six patients ont été recrutés (40 % de femmes), d’âge moyen 49 ans et d’IMC moyen égal à 25. Après trois mois de suivi, le groupe d’entraînement cardiovasculaire a augmenté sa forme physique à un niveau significativement plus élevé que le groupe contrôle : la différence moyenne entre les deux groupes était égale à 18,33 watts, (IC 95 % 8,08-28,57, p = 0,0006), indépendamment du sexe, de l’âge, de l’IMC, du niveau de base de la forme physique et de l’activité physique, ainsi que du score de BASDAI.

Parmi les participants du groupe d’entraînement cardio-vasculaire, 76,5 % ont pratiqué au moins trois séances par semaine. À la fin de l’étude, le groupe d’entraînement cardio-vasculaire avait un score de BASDAI moyen diminué de 1,75 point (p = 0,18) par rapport au groupe contrôle, ce qui laisse suggérer un possible effet bénéfique de l’entraînement cardio-vasculaire sur la douleur et la fatigue. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans la rééducation de la spondylarthrite ankylosante, les bénéfices cardio-vasculaires et physiques tirés d’un exercice adapté pouvant avoir d’autres impacts positifs sur l’état de santé du patient.

(1) Niedermann K et coll.Cardiovascular training in patients with ankylosing spondylitis. A randomized controlled trial. Abstract n° OP0123.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8989