« C’EST la première fois qu’est menée une enquête de cette ampleur. Et j’espère que ce travail permettra de sensibiliser nos décideurs et, au-delà, la société tout entière sur l’importance de cette pathologie et son impact sur la qualité de vie des patients », souligne le Pr François Rannou, rhumatologue et médecin rééducateur à l’hôpital Cochin à Paris.
C’est en octobre que l’AFLAR a présenté les résultats de cette enquête nationale réalisée par l’Alliance nationale contre l’arthrose sur le site stop-arthrose.org. Au total, plus de 4 600 personnes ont répondu au questionnaire et 2 914 réponses ont pu être exploitées. Les trois-quarts des personnes ayant répondu étaient des femmes âgées, dans les deux-tiers des cas, de 50 à 69 ans. « Certes, il s’agit d’une étude déclarative faite sur internet. Mais cela reste quand même un échantillon de patients tout à fait intéressants », souligne le Pr Rannou.
Premier constat : neuf répondants sur dix sont en quête de solutions pour soulager leur douleur qu’ils citent comme la principale cause d’altération de leur qualité de vie. L’arthrose a également des répercussions sur leur vie professionnelle pour 7 patients sur dix ou et pour 1 patient sur 4 sur leur vie de couple. « Ce qui frappe à la lecture de cette enquête, c’est ce sentiment d’un très grand nombre de patients de ne pas être pris au sérieux. L’arthrose n’est pas une pathologie qui met en jeu le pronostic vital et, de ce fait, elle n’intéresse pas grand monde. C’est regrettable car elle concerne dix millions de personnes en France et constitue la première cause de handicap après 40 ans », insiste le Pr Rannou.
Selon lui, l’enquête montre clairement que l’arthrose est aujourd’hui vécue par nombre de patients comme un « fardeau » lourd à porter au quotidien. « Cette notion de fardeau est particulièrement juste. Cela va plus loin que le simple handicap. L’enquête met ainsi en évidence l’impact financier de la prise en charge pour les patients », note le Pr Rannou.
Au total, 70 % des patients estiment que le suivi médical devrait être amélioré, voire 85,1 % pour ceux dont les revenus sont inférieurs à 1 000 euros par mois. « Chez ces derniers, les dépenses liées à l’arthrose génèrent de sérieuses difficultés : dépassements d’honoraires, consultations non remboursées, reste à leur charge des traitements, orthèses, transports, aides à domicile, aménagements du domicile et du véhicule… », souligne l’AFLAR qui, le 8 novembre, a envoyé une lettre ouverte au président de la République pour l’interpeller sur le déremboursement « imminent » des médicaments anti-arthrosiques.
D’après un entretien avec le Pr François Rannou, rhumatologue et médecin rééducateur à l’hôpital Cochin à Paris, université René-Descartes, Inserm U747.
Article précédent
Une reprise de l’activité professionnelle six fois sur dix
Article suivant
Les bénéfices d’un programme infirmier
HLA B27 positif dans 3 cas sur 4
La part de facteurs environnementaux
Une reprise de l’activité professionnelle six fois sur dix
Les patients prennent la parole
Les bénéfices d’un programme infirmier
L’intérêt de la musicothérapie dans le cadre d’une cure thermale
Pas de supériorité démontrée du plasma riche en plaquettes
Des répercussions importantes sur les activités quotidiennes
Changer de classe thérapeutique
Intérêt d’un suivi téléphonique
L’infiltration épidurale caudale efficace chez un patient sur deux
Une prévalence de près de 0,9 %
Espacer les injections d’anti-TNF
Les bénéfices de la viscosupplémentation
Moins de corticoïdes
Quand débuter un anti-TNF?
Un effet protecteur sur la perte osseuse
Efficacité confirmée
Le denosumab après 75 ans
Infiltration et mobilisation passive
EDITORIAL - Au cœur de l’innovation
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024