La goutte est associée à de nombreuses comorbidités (maladies cardiovasculaires, hypertension, insuffisance rénale chronique, diabète, hyperlipidémie…). Ces comorbidités sont connues pour augmenter le risque de complications macrovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) et vasculaires périphériques aux membres inférieurs (ulcères, amputations…). Les patients diabétiques ont également un risque élevé d’ulcères et d’amputations qui augmente la morbidité et la mortalité.
Une étude (1) a été réalisée afin de comparer le taux d’amputations entre des patients souffrant de goutte, des diabétiques seuls, des diabétiques avec goutte et des patients témoins sans aucune des deux pathologies. Les chercheurs ont utilisé la base de données américaine (TriNetX Diamond network) regroupant 190 millions de patients avec un suivi de sept ans. Parmi eux, il y avait 1 487 721 patients goutteux, 25 972 726 patients diabétiques, 1 996 291 patients souffrant des deux pathologies et la cohorte contrôle regroupait 144 705 645 sujets.
Une aggravation du risque chez les diabétiques
Les résultats ont montré que la prévalence des amputations chez les patients goutteux (0,434 %) était pratiquement la même que chez les patients diabétiques (0,484 %). En revanche, elle diffère significativement de celle des patients témoins non goutteux et non diabétiques (0,035 %). Cependant, en étudiant plus précisément les cohortes non chevauchantes, le taux d’amputations chez les patients avec goutte mais sans diabète était de 0,162 % et celui des patients avec diabète mais sans goutte était de 0,461 %. Chez les patients souffrant à la fois de goutte et de diabète, on observe un effet synergique : leur taux d’amputations est le plus élevé de tous les groupes (0,770 %). La présence de goutte augmente encore le risque par rapport au diabète seul. Ces patients sont en majorité des hommes (73 %), de 71 ans en moyenne, qui cumulent de nombreuses comorbidités : hypertension (97 %), insuffisance rénale chroniques (71 %), artériopathie périphérique (65 %) et hyperlipidémie (84 %).
Ainsi, cette étude souligne bien que la goutte augmente la probabilité de subir une amputation. Les patients goutteux, sans diabète, ont approximativement trois fois plus d’amputations que les patients témoins.
(1) Lamoreaux B. et al. Abstr OP 0169
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