Le lupus systémique comme la plupart des maladies auto-immunes, touche dix fois plus souvent les femmes que les hommes, généralement entre 20 et 30 ans.
Il a déjà été montré que le lupus augmente le risque cardiovasculaire, le risque de maladie rénale et d’infarctus. Afin d’étudier le lien entre le lupus et le cancer du col de l’utérus, une cohorte de femmes (1) souffrant de lupus a été suivie entre 2006 et 2012 et comparée à un groupe témoin dans la population féminine générale (après ajustement avec les facteurs de confusion comme l’âge, le niveau d’éducation, le nombre d’enfants, le statut marital, les antécédents de cancer du col de l’utérus dans la famille et le dépistage du cancer du col dans les cinq années précédentes…). Chez les femmes lupiques, deux sous-groupes ont été définis en fonction du traitement : les patientes traitées par antipaludiques (hydroxychloroquine) et celles traitées par immunosuppresseurs (avec ou sans antipaludiques). Au bout des six ans de suivi, le risque d’apparition d’une néoplasie cervicale intraépithéliale (CIN 1, 2, 3) ou d’un cancer invasif est doublé chez les femmes lupiques par rapport à la population générale (HR = 2 [1,65-2,71] IC95 %). Le pourcentage est plus élevé chez les femmes traitées par immunosuppresseurs que chez celles traitées par antipaludiques sans immunosuppresseurs (HR = 1,83 [1,15-2,91] IC95 %). Ces résultats montrent l’importance d’un dépistage régulier par frottis de toutes les femmes lupiques, particulièrement celles traitées par immunosuppresseurs, au regard de l’augmentation du risque dû à la sévérité de la maladie ou au traitement.
*Wadström Hjalmar et al. Abstract n°OP0189
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