Vie sexuelle

Des seniors plus longtemps actifs

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Publié le 17/12/2019
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Après 70 ans, plus de la moitié des hommes et un tiers des femmes ont une activité sexuelle. Une sexualité différente, plus sensuelle et adaptée au vieillissement physiologique.
9 seniors en couple sur 10 ont eu des rapports dans l'année précédente

9 seniors en couple sur 10 ont eu des rapports dans l'année précédente
Crédit photo : Phanie

La représentation de la vieillesse a évolué. Désormais, 39 % des Français placent l'âge moyen de la vieillesse à 71 ans et 46 % considèrent plutôt la perte d'autonomie et la dépendance.

Le mode de vie change

Si l'âge de départ moyen à la retraite est de 59 ans, cela ne signifie pas inactivité. Les seniors sont de plus en plus nombreux à fréquenter des associations (40 % comparativement à 25 % en 1980) et un sujet de plus de 65 ans sur 4 pratique un sport, soit une multiplication par un facteur 7 en 15 ans. Parallèlement, le taux de divorce des plus de 60 ans a augmenté de plus de 40 % entre 2001 et 2009 et selon l'INSEE, il est aujourd'hui de 28 % pour les femmes et de 39 % pour les hommes. Dans le même temps, le nombre de mariages dans cette population s'est accru de 17 %, avec plus de 20 % de remariages.

La sexualité évolue

Dans les années 1970, seule la moitié des plus de 50 ans déclaraient avoir eu des relations sexuelles au cours des 12 mois précédents. Désormais, les enquêtes montrent que 9 seniors en couple sur 10 ont eu des rapports dans l'année précédente. La vie amoureuse se poursuit au-delà de 70 ans, avec une activité sexuelle pour 54 % des hommes et 31 % des femmes. Et plus de la moitié des hommes de plus de 70 ans ont plus d'un rapport par semaine.

La durée de la période sexuellement active s'est donc prolongée et la fréquence des rapports s'est accrue.

Les sensations corporelles se modifient avec l'âge, rendant souvent nécessaire une stimulation directe et indirecte plus importante, une érotisation plus globale du corps et une participation plus active du partenaire. La sexualité est un processus dynamique, qui implique une adaptation au vieillissement physiologique et la prise en compte des facteurs limitants (érection, adaptabilité mictionnelle et ostéoarticulaire…).

Avec l'allongement du temps de déclenchement de la réaction sexuelle et de la période réfractaire, la sexualité devient moins physique et davantage relationnelle et sensuelle. Il faut ainsi apprendre de nouvelles sensations et créer de nouvelles références. Et surtout se sentir désirable. L'altération de l'image corporelle est un important facteur de limitation de la sexualité.

Un tournant thérapeutique

L'arrivée des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type V pour améliorer l'érection a marqué un tournant. Elle a permis de libérer la parole des hommes et obligé les médecins à se former pour accompagner les couples demandeurs.

D'autres approches peuvent être discutées selon le contexte, notamment l'androgénothérapie pour augmenter la libido, ou le recours à des alicaments tels que des antioxydants, les vitamines du groupe B ou les légumes crucifères.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin