La demande de chirurgie cosmétique de la vulve est en constante augmentation. Les patientes semblent satisfaites. Quel est l’impact de cette intervention sur leur sexualité ?
L’INTERVENTION la plus demandée sur la vulve est la nymphoplastie de réduction (NDR), le « gold standard » des pays occidentaux étant l’obtention d’une vulve proche de celle de l’enfance.
En France, 3 200 NDR ont été pratiquées en 2011 (1), ce qui représente un budget de 346 000 euros pour la Sécurité Sociale qui rembourse sans restriction cette intervention, pour le moment.
« Il existe plusieurs techniques pour réduire la taille des petites lèvres, précise le Dr Sophie Berville-Lévy ; personnellement, je suis adepte de la nymphoplastie la plus simple en ligne droite (NDR de Hodgkinson) car, la demande augmentant, je pense que cette intervention doit être reproductible et accessible à tout type d’opérateurs ».
Comment évaluer sérieusement les résultats post-opératoires en termes de satisfaction globale, de qualité de vie et de sexualité ? Les études médicales menées, toutes rétrospectives, ne permettent pas, pour le moment, de répondre de façon satisfaisante à ces questions.
Des patientes demandeuses d’une NDR ont donc été sollicitées pour répondre avant l’intervention à des questionnaires (2) sur leurs motivations, leur qualité de vie, leur fonction sexuelle et leur estime d’elles-mêmes puis, après l’intervention, sur leur satisfaction esthétique et fonctionnelle post-opératoire. Des entretiens avec une psychologue (toujours la même) se déroulaient en parallèle. 71 patientes ont été sollicitées, 28 ont accepté de participer à l’étude et 19/28 ont été opérées. Douze patientes seulement ont répondu aux questionnaires, ce qui ne permet pas de dégager de résultats statistiques pertinents mais uniquement des tendances. Les douleurs post-opératoires étaient absentes dans 40 % des cas ou peu importantes, la satisfaction globale atteignait 90 % et aucune patiente n’a rapporté de conséquence sexuelle négative.
Malgré le faible échantillon de réponse, on note qu’un tiers des patientes se sont contentées d’une information et sont sorties de consultation rassurées par le fait qu’elles étaient normales. Cette étude a également eu le mérite de cerner les patientes auxquelles il faut savoir dire non. « Il existe, à mon avis, conclut le Dr Berville-Lévy, trois cas où il est déconseillé d’opérer : la dysmorphophobie, les cas par procuration des adolescentes emmenées par leur mère gênée par l’anatomie de leur fille et les patientes qui ne savent pas exactement ce qu’elles veulent, dont les motivations sont confuses et qui généralement seront insatisfaites ».
Communication du Dr Sophie Berville-Lévy (gynécologue, Paris).
(1) CNAM
(2) Etude menée par Sophie Berville-Lévy, Sara Piazza, Micheline Moyal Barracco, Sophie Wylomanski, Roman Rouzier
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