Médicaments par voie orale, appareils de pompes à vide, injections intracaverneuses, suppositoires intra-urétraux… De nombreuses solutions thérapeutiques existent pour le traitement de la dysfonction érectile. Mais dans les cas les plus sévères, ils ne suffisent pas toujours.
Chez les personnes souhaitant absolument mener une vie sexuelle, il reste alors la voie de l’implant pénien, « un traitement de troisième ligne lorsqu’on est au bout du bout », souligne le Dr Pierre Desvaux, andrologue sexologue au Centre d’Andrologie de l’hôpital Cochin (Paris). « L’indication de pose d’implant pénien s’inscrit dans le cadre d’un parcours de soins, avec discussion auprès d’un sexologue », poursuit le Pr François Haab, urologue à l’hôpital des Diaconesses (Paris). « L’implant pénien, c’est la prise en charge médico-chirurgicale d’une pathologie irréversible du corps caverneux. Il n’y a pas de place pour une chirurgie de la performance. On ne met pas un implant pénien à quelqu’un pour qu’il ait une hypersexualité », insiste le Pr Haab. Aujourd’hui les implants utilisés sont gonflables, en deux ou trois pièces selon la configuration choisie et les contre-indications. Ce dispositif médical est complètement intégré à l’intérieur du corps. Pour activer l’appareil, la personne appuie sur une pompe implantée dans le scrotum puis la relâche afin d’obtenir une érection. Une intervention chirurgicale d’une heure à une heure trente est nécessaire pour implanter le dispositif sur le patient. Actuellement la plupart des opérations se réalisent dans le cadre d’une hospitalisation.
Risque infectieux
« Mais on commence à pousser de plus en plus vers la chirurgie ambulatoire, avec un intérêt majeur de réduction du risque d’infection nosocomiale », indique le Pr Haab. Des protocoles bien établis, permettent de réduire le risque infectieux entre 1 et 2 % chez les populations à bas risque, et entre 2 à 3 % chez les patients à risque (immunodéprimés, diabétiques). « On peut utiliser des prothèses avec une surface antibiotique pour réduire encore ces risques », précise l’urologue. « En cas d’infection, on pratique des traitements locaux qui peuvent permettre de sauver la prothèse. Mais dans les cas les plus sévères, on est obligé d’explanter et d’attendre quelques mois avant de proposer à nouveau une réimplantation », détaille le Pr Haab. Si tout se déroule bien, la plupart des hommes reprennent leur activité quotidienne au bout d’une semaine et peuvent avoir des rapports sexuels entre quatre et huit semaines plus tard. L’implant pénien nécessite un suivi étroit mais est conçu pour durer. À 15 ans, les trois quarts des prothèses restent fonctionnels, précise l’urologue. Finalement, « le piège numéro un, ce n’est pas l’acte chirurgical mais l’indication car il peut y avoir un malentendu au départ sur ce que peut apporter ce type d’implant. Certains patients peuvent renoncer à cette technique à cause d’une image fausse, parfois véhiculée par le médecin traitant lui-même qui n’a pas été suffisamment informé sur ce type de prise en charge », conclut le Pr Haab. En 2013, 633 implants péniens ont été implantés en France.
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