L’erreur médicamenteuse touche un de vos patients par semaine
On estime que parmi les patients vus chaque semaine par un généraliste, au moins un est victime d’une erreur médicamenteuse (Le Généraliste du 11 janvier 2019). Ce sujet majeur de santé publique fait l’objet d’une plénière au congrès, co-organisée avec l’ANSM.
« L’erreur médicamenteuse est involontaire, évitable et survient à un instant T dans l’enchaînement des événements aboutissant à la prise d’un médicament : lors de la prescription, de la délivrance du médicament par le pharmacien ou de son administration par un infirmier, un proche ou le patient lui-même », explique Le Dr François Lacoin, responsable du pôle médicament au CMGF et modérateur de cette plénière visant à sensibiliser les professionnels mais aussi à proposer des solutions.
Le Dr Michel Serin du CMGF détaille un travail effectué durant trois mois dans une maison de santé en Bourgogne. « Nous avons élaboré une fiche de signalement et d’analyse mais aussi affiné des outils existants (grilles Cadya et Alarm) pour identifier les erreurs médicamenteuses, les analyser, les signaler et à terme les prévenir. L’ancienne interne Laure Pourrain travaillait à nos côtés et nous avons bénéficié du soutien méthodologique du Dr Sgro (ARS de Bourgogne Franche-Comté). Ce travail a permis de colliger 64 erreurs évitables. Soit 13 pour 1 000 consultations », détaille le Dr Serin. L’analyse des erreurs a été réalisée en équipe et supervisée par une personne neutre. Un défaut d’organisation ou de communication était le plus souvent en cause. Des protocoles ont été élaborés pour anticiper ce type d’accident. « Même si bien sûr, on doit s’inspirer d’outils standardisés qui ont fait leurs preuves, on doit les adapter à la réalité du terrain, à l’organisation propre de chaque soignant et de son réseau. Au terme de cette étude, nous avons fait évoluer un certain nombre de protocoles en les adaptant aux spécificités physiques et cognitives de chaque patient. Celui des AVK met en place une collaboration étroite avec les infirmières et les pharmaciens pour une adaptation de la posologie et une sécurisation rapide de la prise médicamenteuse au domicile. Nous avons également optimisé et personnalisé le parcours du médicament pour les patients dépendants isolés, de la prescription à l’administration. L’exercice pluriprofessionnel d’une MSP, qui intègre des secrétaires, un service d’aide à domicile, des réunions pluriprofessionnelles, un système d’information partagé et des technologies de communication permet l’élaboration de ce type d’action. » Cette étude a fait l’objet d’une publication dans la revue Thérapie.
Errare humanum est..., Jeudi 4 avril
Antivitamines K vs AOD : des résultats inédits
Une communication orale a présenté l’étude Cacao, comparant les effets indésirables graves de ces deux familles d’anticoagulants en soins primaires via une cohorte nationale prospective observationnelle conduite par 444 généralistes. Les patients qui ont commencé à être inclus en avril 2015 présentaient une fibrillation auriculaire non valvulaire ou une maladie thromboembolique veineuse. « Après un suivi d’un an, la fréquence d’événements thromboemboliques et de saignements majeurs ne différait pas de façon significative entre les deux bras », explique le Dr Joël Cogneau, responsable scientifique de l’Institut de recherche en médecine générale, un des auteurs de cette étude. Pour avoir des résultats pertinents et pouvoir comparer les événements survenus chez différents patients sous AVK ou AOD, il a fallu effectuer un appariement entre ces patients (par score de propension). Le résultat inattendu de Cacao est le nombre de décès, deux fois plus important dans le groupe AVK (HR = 1,98, IC 95 %). « On n’a pas d’élément pour l’expliquer, puisque ce constat est sans rapport avec les accidents thromboemboliques et hémorragiques. Par rapport à d’autres travaux publiés, il s’agit de la seule étude montrant un tel résultat sur les décès toutes causes », détaille le Dr Joël Cogneau. Ce travail a fait l’objet d’un poster à Séoul en 2018 à la Word Conference of Family Doctors (Wonca).
Prescription médicamenteuse, Vendredi 5 avril
Pour reconnaître le médicament, c’est d’abord le nom qui compte
Une communication orale relate une étude sur les modes d’identification par les malades de leurs médicaments. Les patients (n=768) ont été recrutés à partir d’un échantillon de pharmacies, où un questionnaire leur a été remis. Ils les identifient en majorité par leur nom (commercial pour 50 % ou générique pour 21 %). Le packaging, le comprimé et la plaquette sont plus rarement déterminants : respectivement 16 %, 7 % et 3 %. Les facteurs jugés les plus à risque de confusion sont liés à leurs ressemblances et concernent avant tout les noms (31 % des patients) et l’aspect des comprimés (28 %).
La perception des patients, Vendredi 5 avril
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