C’est parmi les plus aisés que la baisse des dons est la plus nette, constatent les études de France Générosités. En bonne logique, ce sont eux qui sont au cœur du plan proposé par le secrétaire d’État en charge des associations, le jeune Gabriel Attal, dans la feuille de route « vie associative » du gouvernement. À côté de mesures de crédit d’impôt (500 millions d’économies), de réduction des cotisations sur les salaires versés par les associations (1,4 milliard), d’abondement du Fonds pour le développement de la vie associative (25 millions), le gouvernement projette de modifier la loi sur les droits de succession pour favoriser les legs aux associations. À l’exemple des Etats Unis où Bill Gates a annoncé qu’il léguerait la quasi-totalité de sa fortune à des associations, les grandes fortunes françaises pourraient ainsi être transmises à des œuvres caritatives, sans être limitées par la réserve héréditaire, au profit des héritiers directs. Somme toute, c’est le modèle Pierre Fabre, l’industriel de la pharmacie qui a légué son groupe à la fondation qui porte son nom, pour alimenter des programmes de médecine humanitaire en Afrique et en Asie.
« Changer par le don »
Sans attendre une révision de la loi fiscale, deux patrons du CAC 40, le président de Sanofi, Serge Weinberg, également trésorier de l’ICM (Institut du cerveau et de la moelle épinière) et le PDG d’AXA, Denis Duverne, président du conseil de surveillance de la FRM (Fondation pour la recherche médicale) viennent de lancer l’appel « Changer par le don », pour encourager les Français aisés à donner au moins 10 % de leurs revenus annuels ou de leurs patrimoines à des fins philanthropiques.
Il s’agit d’importer en France la tradition américaine du « Give back » (promesse de don) pour dynamiser le secteur des associations et des fondations et favoriser l’innovation, la transformation de la société et le progrès social dont il est source. Chefs d’entreprise, personnalités des arts, des médias, sportifs sont invités soit à créer leur propre fondation, soit à s’engager en faveur de structures associatives existantes. « Nous sommes convaincus que si tous les Français dont la situation financière est confortable nous rejoignaient, de nombreux projets nouveaux verraient le jour et des initiatives existantes prendraient un nouvel élan, contribuant à la prospérité de notre pays et à sa cohésion sociale », estime Denis Duverne, qui a réuni à ce jour 63 nouveaux philanthropes et espère en compter 400 à la fin de l’année.
changerparledon.com
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