Témoignage

Dr Didier Ménard : « on était occupé à refaire le monde »

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Publié le 03/05/2018
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Didier Ménard

Didier Ménard
Crédit photo : PHANIE

«Pour le lycéen issu d’une cité ouvrière et populaire que j’étais, c’était émancipateur. Sans cette ouverture, cette agitation intellectuelle, ces rencontres, je n’aurais jamais osé faire des études supérieures et encore moins des études de médecine ! Même l’idée d’une installation dans la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a pris naissance sur les barricades.

Pendant les événements, on était occupé à refaire le monde. L’influence de la pensée de mai 1968 est venue après. Les idées développées à l’époque par nos aînés, ces précurseurs, nous ont aidées. La forfaitisation, le paiement à l’acte, l’exercice pluriprofessionnel, la prévention, les pathologies de l’environnement : tout ce qui a bousculé et bouscule encore la médecine libérale, c’est un cadre posé en 68. La charte du Syndicat de médecine générale (SMG) de 1975 est issue de cette pensée de 68. À Gennevilliers, des comités d’usagers avaient été créés. Ces réunions avec les patients étaient regardées avec mépris ou faisaient sourire les tenants de la médecine libérale. Aujourd’hui, c’est devenu une réalité et c’est valorisé.»

Dr Didier Ménard, ancien président du Syndicat de médecine générale (SMG)


Source : Le Quotidien du médecin: 9662