Alors que l’Italie s'approche de la barre des 25 000 décès et des 180 000 cas de contaminations détectées, le gouvernement italien a décidé de proroger le confinement jusqu’au 3 mai prochain. Pourtant, les derniers chiffres publiés par la Protection civile indiquent un ralentissement de la contagion. Mais ce résultat dû à l’adoption du confinement général depuis le 9 mars dernier, est encore insuffisant pour le Conseil scientifique qui craint l’arrivée d’une deuxième vague épidémique générée par un retour trop rapide à la normalité. Mieux vaut donc procéder par étapes ont indiqué les membres du Conseil.
Tandis que le gouvernement se prépare à la phase 2 en programmant progressivement la reprise des activités économiques selon les secteurs et les régions, la lutte contre l’épidémie s’intensifie. Avec la baisse du nombre de nouveaux cas, les services de réanimations commencent à respirer et les hôpitaux se désengorgent.
Au chapitre de la vaccination, les chercheurs du groupe pharmaceutique italien Advent-Irbm et l’Institut Jenner de l’université d’Oxford vont donner le coup d’envoi aux essais cliniques. Objectif espéré : pouvoir distribuer les premières doses aux opérateurs sanitaires et aux forces de l’ordre en septembre prochain.
Vers un dépistage plus massif
La question du nombre insuffisant de tests est souvent déplorée. Alors que la plupart des experts estiment que les chiffres sur le nombre de cas détectés publiés par la Protection civile ne reflètent pas la réalité du terrain, l’Italie veut s’orienter vers un dépistage plus massif. Plusieurs régions sont en train d’autoriser les tests par ponction veineuse en laboratoires privés et les premiers dépistages devraient commencer vers la fin avril, les autorités sanitaires régionales devant auparavant valider les instruments qui seront autorisés dans chaque structure. « Ces tests sont importants car aujourd’hui, l’objectif primordial est de réaliser une étude épidémiologique pour étudier les modalités de propagation du virus et comprendre aussi s'il existe une possibilité de récidive en dressant une carte d’identité immunitaire des patients examinés » explique le Dr Patrizia Russo, biologiste médicale. En cas de test positif ou pour le moins suspect, « le patient devra consulter son médecin de famille qui lui prescrira un test PCR en milieu hospitalier » ajoute le Dr Russo, qui exerce dans le laboratoire privé Marilab Srl à Ostie (Rome).
Mais faire un test PCR n’est pas simple, la péninsule manquant de réactifs ce qui limite fortement les capacités de dépistage et la prise en charge des patients. Pour compenser la pénurie, l’université de Florence a mis au point une formule de remplacement pour l’un des réactifs utilisé dans le cadre du protocole de dépistage du SARS-CoV-2.
Diagnostics et suivi par téléphone
Pour réduire les accès en milieu hospitalier et éviter qu’ils deviennent des foyers de propagation du virus comme cela a été le cas dans le nord du pays au début de l’épidémie, les médecins de famille ont été chargés par le ministère de la Santé d’effectuer le triage des patients. « Un patient qui n’est pas dans un état grave, doit d’abord appeler son médecin de famille qui établit un diagnostic, par téléphone, car plus de vingt praticiens sont déjà morts après avoir été contaminés dans leur cabinet. Le médecin prescrit un traitement, place le patient en quarantaine et le suit pendant toute cette période, toujours par téléphone » explique le Dr Alessandro Sabatini. Et en cas de complications ou si l’infection ne se résorbe pas au terme de la quarantaine ? « Le médecin de famille avertit immédiatement le centre de maladie qui devra prendre le patient en charge et l’hospitaliser dans un centre désigné en fonction des places disponibles » détaille ce médecin de famille romain.
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