Le 11 septembre, France 2 diffusait un reportage consacré au business des prothèses médicales dans l’émission « Envoyé spécial ». La société française Carmat, qui a implanté quelques mois auparavant, et pour la première fois, un cœur bioprothétique sur un patient, fait l’objet d’une longue séquence.
Le cœur Carmat est-il au point ? Le marché de cette prothèse a-t-il été surévalué ? S’agit-il d’une réelle avancée thérapeutique ? Le discours de Carmat est mis en doute pendant plus de 20 minutes. La communication d’entreprise aurait pris le pas sur la science, avancent les journalistes, afin de protéger le cours en bourse de la société. Le caractère innovant de la prothèse n’est quasiment pas abordé alors que les spécialistes interrogés font part de leur scepticisme.
Mise au point
Peu après le reportage, le cours de la société dévisse de près de 10 %... Huit jours après, la société française réplique dans un communiqué (disponible en ligne) pour dénoncer « la violence de ce reportage à charge ». Point par point, Carmat réfute les accusations et les approximations de la presse.
« Carmat n’a jamais prétendu être le premier cœur artificiel, lit-on dans le communiqué, mais le premier projet français et le premier projet bioprothétique. » Carmat n’a pas non plus prétendu être un dispositif autonome comme on l’entend dans le reportage.
Le marché serait de 100 000 prothèses par an ? « Carmat n’a jamais prétendu vendre à court, moyen ou long terme » cette quantité, clame l’entreprise qui rectifie : « Le chiffre de plus de 100 000 représente les patients qui, chaque année, atteignent le stade d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale irréversible […] et qui seraient anatomiquement compatibles avec la bioprothèse. » Traiter une petite fraction de cette population permettrait au Français d’être viable économiquement.
L’entreprise réaffirme que ses prothèses ont atteint un stade industriel même si les essais cliniques sont en cours. Sur ce dernier point, Carmat n’en dit pas plus, justifiant son silence par des raisons déontologiques. On sait seulement qu’un deuxième patient a été opéré en août et que deux autres doivent suivre.
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