« L’ancien patron du Service de protection contre la radioactivité en France (SCPRI) au moment de l’explosion du réacteur de la centrale ukrainienne en avril 1986, Pierre Pellerin, est décédé ce matin à l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris... il a succombé des suites d’une infection pulmonaire ». C’est ainsi que le « Figaro » a annoncé dès dimanche la mort du Pr Pierre Pellerin.
Né le 15 octobre 1923 à Strasbourg, le Pr Pierre Pellerin, spécialiste reconnu de médecine nucléaire, a dirigé pendant 37 ans le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) qu’il a créé en 1956. Dépendant du ministère de la Santé, le SCPRI a été remplacé par l’Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) en 1994, lequel a ensuite intégré l’IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire) pour former l’actuel IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire).
Docteur en médecine en 1948, chargé de cours à la faculté de médecine de Nancy en 1954, agrégé de biophysique en 1955, titulaire de la chaire de biophysique et de médecine nucléaire à Paris V en 1971 (jusqu’en 1992), médecin-biologiste des Hôpitaux de Paris en 1962, le Pr Pellerin est l’auteur de près d’une centaine de publications scientifiques (sur le métabolisme des radioéléments, la radiotoxicologie ou les normes de radioprotection). Parmi ses nombreuses fonctions, il a aussi été expert et consultant des Fédérations de Croix rouge-Croissant rouge, avec des missions en Belarus, Russie, Ukraine ou Kazakhstan et membre de la Commission franco-allemande de sûreté nucléaire (de 1958 à 1994). Il a également dirigé et fondé le Centre international de référence pour la radioactivité de l’Organisation mondiale de la santé (1967-1995).
Mise hors de cause définitive en novembre dernier
Sa mise en cause en tant que responsable du SCPRI au moment de l’accident de Tchernobyl (Ukraine), aura marqué sa carrière. Accusé d’avoir minoré l’impact sanitaire du nuage, d’aucuns lui ont attribué la fameuse phrase, « le nuage s’est arrêté à la frontière française ». N’ayant jamais prononcé cette phrase, le Pr Pellerin a systématiquement porté plainte pour diffamation et a gagné tous ces procès.
Quant aux conséquences sanitaires de Tchernobyl en France, elle n’a cessé, en dépit des travaux des scientifiques, de faire l’objet de controverses.
En 2001, une enquête est ouverte à la suite d’une plainte contre X déposée par l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) et de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRad). Le Pr Pellerin a été le seul mis en examen pour « tromperie aggravée ». Dix ans après, l’enquête s’est achevée par un non-lieu, la cour d’appel de Paris estimant que la catastrophe nucléaire de 1986 n’a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. La chambre de l’instruction de la cour d’appel a en particulier mis hors de cause l’ancien patron du SCPRI. Le 21 novembre dernier, la Cour de cassation confirmait le non-lieu mettant définitivement hors de cause, l’ancien patron du SCPRI.
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