« En France, nous sommes bien placés pour participer à la grande révolution vers la médecine personnalisée, au sens génétique du terme, qui est en train de s’accomplir, avec le séquençage, le développement de la médecine régénérative, la production de médicaments issus du génie génétique », explique au « Quotidien », le directeur de Génopole, Pierre Tambourin.
Pierre Tambourin remarque qu’il est « intéressant et significatif de noter que l’anniversaire du Génopole arrive en même temps qu’un « tsunami de la médecine, avec l’émergence dans le milieu hospitalier de la génomique à grande échelle, alors que nous définissons pour 2025 comme priorité la médecine personnalisée ».
Un séquençage pour 700 euros
Il y a quelques jours en effet, l’entreprise américaine « Illumina » a annoncé effectuer le séquençage d’un génome humain entier pour 1 000 dollars, soit 700 euros. « On peut postuler que d’ici à très peu de temps, le prix sera de 200 ou 100 euros », poursuit Pierre Tambourin.
Ce qui va considérablement aider la médecine basée sur la diversité génétique humaine et donc la personnalisation au sens génétique du terme.
« Les fabricants de séquenceurs vont être amenés à proposer des logiciels pour interpréter les résultats, et ces séquençages vont être amenés à entrer couramment à l’hôpital. »
Une deuxième révolution biologique
Une deuxième révolution biologique est en marche. « Dans un avenir proche, la progression de la génomique va révolutionner le cancer. Ainsi, pour un cancer donné, il va être possible d’étudier le génome d’une tumeur, celui des métastases et le profil génétique de l’individu. Au-delà du diagnostic, on identifiera des mutations indiquant l’évolutivité de la tumeur. Et en même temps on disposera d’éléments thérapeutiques, car pour certaines de ces mutations, des médicaments ciblés auront été mis au point. »
Ces avancées sont valables pour d’autres pathologies : HTA, diabète par exemple, pour lesquels il va être possible d’identifier biologiquement les malades en fonction des anomalies que l’on trouve et de choisir mieux leurs traitements.
Les cellules souches pluripotentes
Dans un autre domaine, la médecine régénérative avec l’usage des cellules souches pluripotentes humaines va pouvoir être utilisée dans le cadre d’applications larges. En France, nous avons l’exemple du Pr José Sahel qui travaille sur l’utilisation des cellules souches pluripotentes humaines dans les rétinopathies dégénératives, rappelle le directeur de Génopole. À l’horizon, se profile l’idée que cela pourra être utilisé pour tous les organes.
Toute la biologie moléculaire et la génomique ont progressé très rapidement. « Il y a 15 ans, lorsque j’ai commencé à diriger Génopole, nous étions loin d’envisager de voir arriver des patients souffrant de myopathies pour leur offrir une approche thérapeutique efficace pour les améliorer », évoque le spécialiste. « Maintenant, on sait que cela va être accompli dans un délai bref. »
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