« Rigide et complexe. » C’est ainsi qu’est qualifiée la recherche française par l’OCDE dans le rapport qu’elle vient de rendre public après examen des politiques d’innovation en France. Ce vaste document de plus 200 pages très documentées s’est intéressé de près aux ressources humaines (RH) et à comprendre dans quelles mesures ces RH correspondent au système national d’innovation, à la recherche des organismes publics et au transfert de connaissance entre le secteur public et les entreprises.
Stagnation...
Le système a peu évolué depuis 2010, remarque l’OCDE. En matière de RH, la France semble dotée d’une élite de niveau élevé, mais de taille trop réduite. Elle forme un taux de docteurs inférieurs à celui des pays leaders en matière de recherche et l’un des défis de l’enseignement supérieur est de bien mieux former les étudiants pour l’innovation, notamment à l’université. « Bien que certains chercheurs soient de niveau international, ils ne suffisent pas à hausser la performance totale au meilleur niveau », stipule le rapport.
La recherche publique n’est pas épargnée, notamment le Centre national de recherche scientifique (CNRS) au cœur du dispositif et doté du plus grand budget de financement (3 310 milliards d’euros toutes disciplines confondues). « Le caractère composite du système de recherche français est source d’une grande complexité, qui elle-même réduit l’efficacité du système : une fraction croissante des ressources, par exemple le temps des chercheurs, est allouée à la gestion plutôt qu’à la production », souligne le rapport. En matière de production scientifique, la France se situe derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni, mais devant l’Italie et l’Espagne.
Concernant les transferts de connaissance entre le secteur public et les entreprises, la France a essentiellement stagné à un niveau modeste depuis 10 ans. Les performances des entreprises en matière d’innovation sont également mauvaises.
La faute à qui ?
Concernant le secteur public, « il faudrait maintenant procéder à un bilan serré permettant de consolider les structures existantes en vue de rendre le système plus cohérent et lisible », estime l’OCDE.
De leur côté, les industries françaises qui ne consacrent que 1,5 % de budget à la R&D, contre 2 % en Allemagne, pourraient largement bénéficier d’un assouplissement des impôts globaux de l’entreprise et l’introduction de crédits d’impôts plus modeste pour stimuler le système actuel. Le rapport souligne en effet que la forte taxation des entreprises et des investissements freine les dépenses R&D du secteur privé. Au final, la France serait plutôt forte dans des domaines loin de la santé, où l’innovation s’appuie peu sur la R&D, le luxe, le tourisme et l’agroalimentaire...
Un ensemble de conclusions qui n’a pas échappé aux revues scientifiques américaines. « Science » précise dans l’un de ses communiqués que « la recherche française serait l’une des plus inerte dans le monde en termes de spécialisation ; depuis l’an 2000, la répartition des thématiques de recherche s’est moins diversifiée que dans les tous les autres pays ».
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