De obligation théorique à la pratique

DPC : le collège de médecine générale veut des objectifs raisonnables

Publié le 17/01/2013
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Crédit photo : S Toubon

LE QUOTIDIEN - La HAS a validé 6 méthodes de DPC et la commission scientifique indépendante (CSI) des médecins vient d’être installée. Le DPC va-t-il enfin décoller ?

PR PIERRE-LOUIS DRUAIS - Je ne sais pas, il reste beaucoup d’incertitudes. Pour l’ensemble des professions, la situation semble stabilisée. La CSI des médecins est mise en place avec une section généraliste qui est clairement identifiée à côté de la section spécialiste (17 membres chacune). Nous avons travaillé avec la Haute autorité de santé à l’édification des méthodes de DPC. Aujourd’hui, ce qui relève ou pas du DPC est relativement clair. Nous avons obtenu l’assurance qu’il y aurait un glissement progressif de la logique de la formation professionnelle conventionnelle (FPC) qui disparaît en 2013 et de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) vers le DPC en juin prochain.

Avec quel budget ? Les associations se sont émues de la disparition des fonds conventionnels...

Elles ont raison de s’émouvoir. Nous savons que le budget émanera davantage de la contribution de l’industrie que des financements conventionnels (voir ci-dessous). Quatre jours de DPC seront financés chaque année par médecin. Des décisions devront être prises lors des prochaines réunions de la CSI et de l’organisme gestionnaire (OGDPC) pour régler le circuit de financement.

Malgré ces interrogations, le DPC peut-il se déployer ?

Le gouvernement a revu sa copie initiale. Nous partons sur des bases moins aléatoires et dangereuses qu’antérieurement. Pour autant, tout n’est pas stabilisé. Ce n’est pas parce que l’on rend le DPC obligatoire que nous aurons le résultat attendu. Le nombre de médecins qui font du DPC par rapport à ceux qui étaient entrés dans la FPC a baissé malgré l’obligation. Soyons pragmatiques : tous les médecins ne pourront pas suivre un DPC dès 2013. Que va-t-on dire à un médecin de 55 ans qui ne se forme pas ? On va le mettre à la porte quand on manque de médecins ? Il faut nous donner des objectifs raisonnables et progressifs et que l’on y mette les moyens.

Le DPC devrait-il intégrer le paiement à la performance (P4P) ?

On ne peut pas parler de P4P et ne pas le connecter à des logiques de DPC. Par nature, le P4P devrait être un moyen d’évaluation des besoins d’évaluation professionnelle. Nous devons trouver un nouveau mode de rémunération pour les généralistes qui font du DPC et ne participent pas à une course à l’acte. Celui-ci pourrait prendre en compte la prise en charge des patients chroniques, le dépistage, la prévention et l’éducation. Cela doit faire partie des objectifs de la CNAM. Je regrette que le collège de médecine générale n’ait jamais été interrogé sur le sujet.

 PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9210