LE TRIBUNAL de grande instance de Nantes dira le 24 mars s’il donne raison à Didier Jambart, 51 ans, qui demande 450 000 euros de dommages et intérêts au laboratoire GlaxoSmithKline et à son neurologue en raison de l’addiction au sexe et au jeu provoquée, selon lui, par le ropinirole (Requip), un agoniste dopaminergique qui lui avait été prescrit en 2003 pour une maladie de Parkinson. Sa « vie brisée » – dilapidation des économies familiales, déclassement professionnel et même viol subi – serait selon le plaignant les conséquences des troubles du comportement provoqués par le médicament et qui ont cessé à l’arrêt du traitement en 2005.
En 2006, la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux des Pays de la Loire a établi une causalité directe entre les comportements et le médicament. Didier Jambart a bénéficié d’un non-lieu pour les délits commis sous l’emprise du produit. Une indemnisation de 30 000 euros lui a été proposée, qu’il a refusée, pour se porter en justice. Selon ses avocats, les effets indésirables de ce type du ropinirole n’ont été mentionnés sur la notice qu’à partir de 2006 alors qu’ils auraient été connus depuis plusieurs années. Ce que nie le défenseur du laboratoire, selon lequel, « sur la base des données scientifiques de l’époque, il n’existait aucun indice d’effets (indésirés) du ropinirole ».
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) est mise en cause par l’association CADUS (Conseil Aide Défense des Usagers de la Santé), qui soutient le plaignant. L’Agence a mis en garde les professionnels de santé, dans une lettre du 29 juillet 2009, sur les troubles du comportement (dépendance aux jeux, comportements répétitifs, achats compulsifs, hypersexualité) rapportés chez des patients traités par des dopaminergiques indiqués essentiellement dans la maladie de Parkinson. Et les agonistes dopaminergiques figurent pour cette raison dans la fameuse liste de médicaments sous surveillance.
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