Cancer du côlon, l’étude Paradigm tranche

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Publié le 05/09/2022
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Au-delà des nouveaux traitements, de nouveaux standards thérapeutiques viennent éclairer de vieilles zones d’ombre, notamment dans le cancer du côlon métastatique. Alors que ce cancer compte parmi les plus fréquents et que son incidence augmente dans le monde, seuls les patients porteurs de la mutation KRAS – prédictive de la résistance aux anticorps anti-EGFR – bénéficiaient jusqu’alors d’un standard thérapeutique bien défini. « Mais que doit-on proposer en l’absence de cette mutation de résistance ? Les anticorps anti-angiogéniques et les anticorps anti-­EGFR sont-ils alors équivalents ? La question n’était (jusqu’à présent) pas formellement tranchée dans des études de phase 3 randomisées de bonne taille », déplore le Dr Esma Saada-Bouzid (Nice).

Standards thérapeutiques

C’est désormais chose faite puisque l’étude japonaise randomisée contre placebo Paradigm, conduite sur plus de 800 patients atteints de cancer du côlon métastatique non pré-traité, a enfin montré que la combinaison d’une chimiothérapie classique (Folfox6) et d’un anti­corps anti-EGFR (le panitumumab) était associée, après un suivi médian de 61 mois, à une meilleure survie globale (diminution du risque de décès de 26 à 28 %) que la combinaison du Folfox6 et d’un anticorps anti-VEGF (bévacizumab). Les effets indésirables de ces molécules étant par ailleurs bien connus, « un standard thérapeutique désormais bien attelé » se dégage, s’enthousiasme le Dr Saada-Bouzid.

Une autre étude présentée en session plénière, qui concerne certes moins de patients, comble un vide encore plus grand : l’absence de standard thérapeutique de deuxième ligne dans le sarcome d’Ewing. Alors que pour cette maladie rare, seule la première ligne de traitement a pu être établie, l’étude Reecur cherche à préciser la conduite à tenir en cas de rechute avec une méthodologie originale et pragmatique, qui permet d’avancer malgré un faible nombre de patients en sélectionnant « rapidement les bras de traitements les plus efficaces », explique le Pr Blay.


Source : lequotidiendumedecin.fr