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Endométriose, le défi du diagnostic précoce

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Publié le 23/05/2022
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Du fait d'un examen clinique souvent peu contributif et du prérimètre limité de l'échographie endo-pelvienne, le diagnostique d'endométriose à l'adolescence repose avant tout sur l'interrogatoire

Alors que la France s’est dotée d’une stratégie nationale contre l’endométriose visant notamment à ne pas laisser dans l’errance les femmes concernées et à réduire les délais diagnostiques, la question du repérage de la maladie chez l’adolescente devrait se poser de plus en plus.

Comme l’écrit le Dr Lise Duranteau au nom du groupe de travail du réseau de soins Endométriose AP-HP Île-de-France, « la prévalence de l’endométriose chez l’adolescente n’est pas connue en raison du délai tardif du diagnostic et de la nécessité de réaliser une laparoscopie pour confirmer le diagnostic. Les données d’interrogatoire des femmes atteintes d’endométriose rapportent néanmoins la survenue des premiers symptômes à l’adolescence et, chez les jeunes filles (ayant) bénéficié d’une cœlioscopie exploratrice dans le cadre d’une dysménorrhée sévère, des lésions d’endométriose seraient retrouvées chez 62 % d’entre elles. »

Cependant, la présentation de l’endométriose dans ce groupe d’âge pourrait être différente de celle que l’on constate chez les adultes. De plus, selon le Dr Duranteau, « l’examen physique est peu contributif du fait de la rareté des atteintes profondes et des limites de l’examen gynécologique chez les patientes vierges ». De même, l’échographie endovaginale s’avère fréquemment impossible à réaliser chez la jeune fille et ne permet souvent pas d’observer un endométriome ovarien – rare chez l’adolescente.

Ainsi, chez l’adolescente, le diagnostic repose surtout sur l’interrogatoire. Celui-ci doit d’abord rechercher une symptomatologie évocatrice – avec des dysménorrhées entraînant un absentéisme scolaire, résistantes aux AINS, associées à des troubles digestifs ou urinaires, voire à des dyspareunies ou des douleurs pelviennes non cycliques. La présence de facteurs de risque tels que des antécédents familiaux et la prise d’un traitement œstroprogestatif à visée antalgique est également à explorer.

Au final, « le traitement hormonal et la prise en charge des douleurs (traitement pharmacologique et alternatives non médicamenteuses) seront initiés sans rechercher de confirmation diagnostique par laparoscopie », trop invasive.


Source : Le Généraliste