IMAGERIE DIAGNOSTIQUE

L’IRM a pris une place majeure

Publié le 29/10/2012
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Crédit photo : Phanie

CELA FAIT maintenant plusieurs années que les radiologues souhaitent obtenir une évolution de la CCAM (classification commune des actes médicaux) en particulier pour l’imagerie en coupe. À plusieurs reprises, la SFR et les syndicats des médecins radiologues ont fait valoir que les libellés d’IRM sont à la fois caducs et incomplets alors même que les progrès de la technologie rendent l’interprétation de ces actes de plus en plus complexes. « La révision des libellés d’IRM est aujourd’hui devenue une nécessité, souligne le Pr Valérie Vilgrain, secrétaire générale adjointe de la Société française de radiologie en charge des sociétés d’organes, l’objectif est d’abord d’obtenir une plus juste valorisation de ces actes, qui ont pris une place essentielle dans la médecine moderne. Mais il est aussi de favoriser l’émergence des bonnes pratiques. C’est un sujet essentiel. À trop peu définir certains actes, on court le risque qu’ils soient parfois pratiqués de manière minimaliste », explique-t-elle, en précisant que la SFR et les différentes sociétés d’organes ont fait un important travail sur les procédures, conformément au guide des bonnes pratiques rédigé par la SFR. « Souvent, vous pouvez associer deux explorations. Mais si on fait deux explorations qui ne sont pas recensées, le deuxième acte vaut 50 % du premier. Ce qui peut entraîner un certain nombre de mauvaises pratiques. Il est donc logique de dire que lorsqu’on fait telle exploration d’organes, on peut associer telle autre. Il faut établir des procédures qui correspondent, à chaque fois, à des indications médicales ».

Le Pr Vilgrain rappelle que la cotation de ces actes remonte à plus d’une vingtaine d’années. « Depuis l’IRM a pris une place très importante dans le diagnostic. Au début, cet examen était principalement utilisé pour les pathologies neurologiques et l’IRM a apporté une qualité d’images et un contraste bien supérieurs au scanner. Le deuxième grand axe de développement a été la pathologie ostéoarticulaire avec notamment les affections du rachis. Ainsi pendant des années, 70 % à 80 % des indications d’IRM ont concerné le trio neuro-os-rachis. Les progrès techniques avec notamment l’augmentation de la puissance des gradients, l’amélioration de la résolution spatiale et la diminution des temps d’acquisition ont permis la diffusion de l’IRM dans de nombreuses autres indications ». Le Pr Vilgrain souligne ainsi que les maladies de l’abdomen sont désormais une indication très importante de l’IRM, en particulier pour l’exploration du foie, du pancréas, des voies biliaires et du tube digestif. « Une autre grande indication est l’exploration du pelvis féminin, pour les pathologies tumorales de l’utérus, des ovaires, et l’endométriose et le pelvis masculin pour la prostate. L’IRM est devenue un examen capital pour le diagnostic et le bilan locorégional du cancer de la prostate. Une autre voie de développement a été les maladies cardio-vasculaires avec notamment l’exploration cardiaque morphologique et fonctionnelle », souligne le Pr Vilgrain, en insistant aussi sur la place importante prise par l’IRM du sein. « Il reste encore un domaine peu développé, c’est le thorax et le médiastin. Ces indications sont aujourd’hui limitées mais il est probable que cela bouge dans les années à venir de ce côté-là. ».

Selon le Pr Vilgrain, les progrès dans le domaine de l’IRM ont été tels au cours des dernières années que les protocoles se sont largement complexifiés. « Aujourd’hui, par exemple, dans la CCAM, il y a deux intitulés : l’IRM de l’abdomen sans injection de contraste et l’IRM de l’abdomen avec injection de contraste. Cela ne correspond plus du tout à la réalité de la pratique. Il est donc important de pouvoir mieux définir ces actes et mesurer, pour chacun, le travail nécessaire, le temps d’examen, sa complexité, estime le Pr Vilgrain, en espérant que l’important travail mené sous le pilotage de la SFR, en lien avec l’Assurance-maladie, permettra d’obtenir une cotation plus juste et pertinente des actes d’IRM. », souligne le Pr Vilgrain.

› ANTOINE DALAT

D’après un entretien avec le Pr Valérie Vilgrain, chef du service de radiologie de l’hôpital Beaujon, AP-HP et secrétaire général adjoint de la Société française de radiologie, en charge des sociétés d’organes.

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Source : Le Quotidien du Médecin: 9182