Canakinumab

Une voie thérapeutique sans précédent

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Publié le 25/09/2017
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« Un anticorps anti-interleukine 1ß (IL-1ß) de longue durée d’action (1 injection tous les 3 mois), le canakinumab, a démontré son bénéfice chez les patients coronariens, en diminuant la morbimortalité après un syndrome coronarien aigu », explique le Pr Michel Galinier (CHU de Toulouse).

Une action sur le mécanisme cardiovasculaire et inflammatoire

Dans cet essai international réalisé dans 39 pays et incluant 10 061 patients, le canakinumab aux doses de 150 et 300 mg réduit de 15 % le critère primaire, le taux de MACE (évènements cardiaques indésirables graves associant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal et AVC non fatal), par rapport au groupe placebo. En diminuant de 39 % la protéine C réactive (CRP), la molécule a également un impact sur le mécanisme inflammatoire.

« Même si l’analyse en sous-groupe a montré une homogénéité des résultats, il faudra à l’avenir sélectionner au mieux les patients qui pourront en tirer un bénéfice ». En effet, chez les patients traités après un infarctus du myocarde et présentant un risque résiduel lié à l’hypercholestérolémie, les anticorps monoclonaux (anti-PCSK9) permettent de diminuer le cholestérol par voie injectable. Par contre, les patients avec un syndrome inflammatoire résiduel et une CRP ultrasensible élevée (supérieure à 2), pourraient bénéficier de l’action anti-inflammatoire du canakinumab.

Il est cependant à noter une surmortalité par infection engendrée par le canakinumab : 0,31 (tous groupes canakinumab confondus) versus 0,18 (placebo) pour 100 personnes-années (p = 0,02).

Un bénéfice sur l’incidence et la mortalité par cancer

« Cette nouvelle voie thérapeutique est une première dans la pathologie coronaire car elle influence non seulement les évènements cardiovasculaires mais réduit également de 51 % la mortalité par cancer, de 67 et 77 % l’incidence et la mortalité du cancer du poumon. Il faut maintenant confirmer les résultats par d’autres études ».

Cet essai pose ainsi l’intérêt d’évaluer le canakinumab dans les cancers bronchiques.

D’après l’interview du Pr Michel Galinier, service de cardiologie du CHU de Toulouse
Ridker PM et al. Anti-Inflammatory Therapy with Canakinumab for Artherosclerotic Disease : CANTOS, présentation orale ESC 2017

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin: 9604