L’augmentation de l’ambulatoire est maintenant un objectif affiché pour contrôler les charges hospitalières. Les établissements publics ou privés, doivent repenser la place du patient au cœur de la procédure, où celui-ci devient acteur à part entière de sa prise en charge et doit bénéficier d’une information voire d’une éducation thérapeutique soigneuse et personnalisée. De cette démarche découle une nécessaire adaptation de nos pratiques professionnelles (anesthésie, chirurgie) afin que le patient puisse récupérer le plus rapidement possible dans un séjour réduit au strict nécessaire. Supprimer toutes les étapes sans valeur ajoutée oblige à coordonner, synchroniser et anticiper les événements (Lean management).
Chemins cliniques
Au-delà de l’ambulatoire, il est temps de repenser complètement nos modes d’hospitalisation en adaptant le concept de réhabilitation péri-opératoire, défini par H Kehlet dans les années 1990 et sortir de la dichotomie ambulatoire-hospitalisation pour aller vers la notion de chemins cliniques : chaque patient entre dans un circuit, ultracourt, court, ou long selon l’intervention mais également les pathologies. Sans brûler les étapes, des modèles d’organisation sont à développer dans un premier temps pour des interventions pilotes élargies ensuite à d’autres indications. Pour les chirurgies peu invasives, cataracte, canal carpien, chirurgie veineuse, le passage à l’ambulatoire repose essentiellement sur l’organisation du circuit au sein de l’établissement. Pour la cholécystectomie, la ligamentoplastie de genou et les prothèses totales, l’adaptation des pratiques pré- per- et postopératoire est indispensable. Dans une même démarche, le soin prend en compte la dignité du patient en intégrant de nouveaux concepts comme le patient qui se déplace debout au bloc opératoire ou qui peut conserver ses orthèses. Les formations de communication thérapeutique trouvent également leur place dans cette prise en charge globale.
Le meilleur pour le patient
L’évolution vers l’ambulatoire, se fera progressivement en réduisant les durées moyennes de séjour. L’implication de l’ensemble des acteurs est une condition sine qua non qui ne pourra fonctionner que si les anesthésistes, les chirurgiens, les kinésithérapeutes, les infirmières, les cadres hospitaliers et la direction de chaque établissement… réfléchissent ensemble pour adapter leurs pratiques vers ce qu’il y a de meilleur pour le patient.
Ainsi se dessine l’hospitalisation de demain, mais comme tout projet il faut d’abord un investissement dont la rentabilité est à venir. Une avance en marche forcée n’est pas souhaitable, l’évolution se doit d’être accompagnée, avec l’émergence de nouveaux métiers comme celui d’infirmière RRAAC (réhabilitation rapide améliorée après chirurgie), orienté par exemple sur l’éducation des patients. Pour être efficiente, elle doit également être progressive en intégrant soigneusement de nouveaux circuits pour de nouvelles chirurgies.
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