À la suite de « faits graves » commis dans le cadre d’un stage dans un établissement hospitalier (en dehors de la Gironde), un interne de psychiatrie du CHU de Bordeaux a été « suspendu de toutes ses fonctions » à titre conservatoire, annonçait ce mardi un communiqué commun du CHU, du CH Charles Perrens (hôpital psychiatrique) et de l'ARS Nouvelle Aquitaine. Une procédure judiciaire est en cours.
Le communiqué précise que les autorités compétentes ont « immédiatement réagi » en lançant une procédure disciplinaire et en organisant un conseil de discipline. Quant à l’étudiant mis en cause, il a « cessé toutes ses activités dans un établissement de santé » dès la révélation des faits, poursuit le communiqué, précisant que celui-ci n’a jamais effectué de stage d’interne au CH Charles Perrens ni au CHU de Bordeaux. L’ARS Nouvelle-Aquitaine, le CHU de Bordeaux et le CH Charles Perrens tiennent à rappeler leur « plein engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes et contre toutes les formes de violence et de discrimination ».
Contactée par Le Quotidien, l’Association des internes des hôpitaux de Bordeaux (AIHB) a refusé de répondre à ce stade « car les personnes qui ont participé au conseil de discipline sont soumises au secret ».
Collages accusateurs d'un collectif féministe
Selon Le Figaro, c'est la mobilisation du collectif Collages Féministes Bordeaux qui aurait conduit les autorités à prendre des mesures. « Alors qu'un interne de psychiatrie a violé une patiente, il est inadmissible qu'aucune mesure ne soit mise en place à son encontre », dénonçait ce lundi sur Facebook le collectif. Selon lui, l'université et l'hôpital Charles Perrens ont « le devoir de protéger les personnes prises en charge par les étudiants exerçant en leur sein ».
Le collectif a également posté sur Facebook des collages accusateurs apparus lundi à Bordeaux sur les locaux de l’ARS, de l’hôpital psychiatrique Charles Perrens et de la faculté de médecine. « Un violeur parmi les internes de psychiatrie », ou « Un violeur bientôt médecin », pouvait-on lire.
Bis repetita
Une affaire similaire avait défrayé la chronique en avril 2022. Cette fois-ci, c’est le collectif « Actions féministes Tours » qui était à l’origine de collages accusateurs. Ceux-ci faisaient référence à une affaire révélée en 2020 au sein de la fac de médecine tourangelle. Cinq étudiantes avaient à l’époque déposé plainte pour des agressions sexuelles et viol à l’encontre d’un autre carabin, un externe âgé d’une vingtaine d’années à l’époque des faits.
Placé en détention provisoire en septembre 2020 – puis libéré deux mois plus tard sous contrôle judiciaire – le suspect aurait toutefois pu poursuivre son cursus à la faculté de Limoges, exerçant notamment en stage au sein du service de gynécologie d’un centre hospitalier de Nouvelle-Aquitaine.
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