Alors que Jean-Marc Aubert présente demain son rapport sur la réforme du financement de la santé (l'un des cinq chantiers du gouvernement), la Fédération hospitalière de France (FHF) dénonce une « vaste opération de détournement des fonds hospitaliers en œuvre depuis plusieurs années ». Ce « grand hold-up », « véritable asphyxie financière organisée » est le résultat d'une série de « mécanismes de ponctions totalement obscurs » (préemption anticipée, réserve prudentielle qui gèle les crédits) d'une année sur l'autre sur l'enveloppe de dépenses maladie (ONDAM, soit 200 milliards d'euros au total dont 80 milliards d'euros aux établissements), a grondé le président Frédéric Valletoux lors de ses vœux à la presse.
L’ONDAM hospitalier affiché à 1,9 % par an depuis quatre ans (en moyenne) s'en retrouve affaibli à 1,76 %, a calculé la FHF. En parallèle, les établissements subissent depuis 2005 des plans d’économies « drastiques » de 8,6 milliards d’euros (cumulés), dont 960 millions d'euros en 2018 !
Dans ce contexte, le déficit des hôpitaux publics s'approche en 2018 du milliard d'euros (après dégel des crédits mis en réserve). En chute libre, l’investissement hospitalier est passé de six milliards d’euros en 2011 à moins de quatre milliards d’euros en 2017. La FHF réclame en conséquence une mission parlementaire sur l’ONDAM.
Interrogée sur la campagne tarifaire 2019, attendue au 1er mars, la déléguée générale de la FHF Zaynab Riet a jugé « essentiel » que Ségur n'arbitre pas en faveur de baisses tarifaires. La FHF demande « a minima » une augmentation des tarifs de 1 %.
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