Enquête CSMF pour le grand débat

Les médecins viscéralement attachés à l'exercice libéral

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Publié le 28/03/2019
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« Cette enquête conforte la CSMF dans ses choix de défense de la médecine libérale et de valorisation de l'acte médical versus les forfaits », décrypte le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la centrale polycatégorielle majoritaire. Son questionnaire couvrant les quatre thématiques du grand débat national a recueilli 2 253 réponses de médecins libéraux*. 

Ces derniers se déclarent majoritairement attachés au statut libéral (53 %). Un tiers se dit prêt à une évolution vers un exercice mixte, mais seulement en cours de carrière. Le statut « salarié » est écarté (cité par 8 % des médecins pour le statut de type PH et de 2,9 % pour le statut salarié sous contrat).

Côté rémunération, les forfaits ne font guère recette. Un peu plus des deux tiers refusent catégoriquement l’introduction d’une part accrue de forfaits dans leur chiffre d’affaires (graphique). Et parmi ceux qui y sont favorables, la forfaitisation ne doit pas dépasser 30 % des recettes... « Nous sommes très loin des rêves de Jean-Marc Aubert (directeur de la DREES) qui verrait bien une forfaitisation à 50 % », recadre le patron de la CSMF. Même pour le recrutement des assistants médicaux, la revalorisation de l'acte médical constitue une solution prioritaire de soutien financier — avant les allégements de charges, l'aide directe ou les incitations fiscales. 

La liberté d'installation est un autre pilier solide. Pour sept médecins sur dix, cet acquis doit être défendu à tout prix – par les alternatives à l'installation définitive (médecin assistant, salarié, collaborateur libéral), le regroupement ou des mesures financières. Et même parmi les 20 % de médecins qui acceptent de remettre en cause la liberté d'installation, le conventionnement sélectif (un départ pour une arrivée en zone surdotée) n’apparaît pas comme une alternative acceptable (58 %).

Les praticiens libéraux font la part des choses. Pour assurer la continuité des soins, les médecins se disent prêts à assumer une « obligation collective » (61,4 %) aux heures ouvrables des cabinets. En revanche, ils refusent en majorité (56 %) toute obligation individuelle de participer à la PDS (soirées et week-ends), le volontariat étant considéré comme un acquis.

* Les médecins répondants sont majoritairement des généralistes hommes, âgés de plus de 55 ans, exerçant en secteur I et installés dans une ville moyenne ou grande. 

 

L. T.

Source : Le Quotidien du médecin: 9736