Alors même que le CHU de Montpellier – du fait de sa situation géographique et de son statut hospitalo-universitaire – pourrait sembler à l’abri de la désaffection médicale qui touche d’autres établissements, Emmanuelle Grenier, directrice des affaires médicales reconnaît qu’« un nombre significatif de praticiens hospitaliers mais aussi des PU-PH ont quitté leur poste ». Dans le cadre de la mission BEAT, des entretiens dirigés ont été réalisés avec des médecins volontaires afin de mieux appréhender les déterminants de leur choix d’abandonner une carrière hospitalière.
– La rémunération : même s’il ne s’agit que rarement de la raison principale, la rémunération, inférieure à celle du privé, est mise en avant par les praticiens les plus jeunes et par ceux qui ont la possibilité de trouver un poste facilement dans le privé (anesthésie-réanimation, ophtalmologie, radiologie, médecine nucléaire…).
– Le désir de nouveaux défis : la formation des médecins est considérée comme relativement infantilisante avec une autonomisation tardive et une hiérarchie très présente à l’intérieur des services. Les possibilités de mobilité intra-hospitalière des médecins sont faibles, d’où le désir d’épanouissement personnel en dehors de l’établissement.
– L’effet d’entraînement : au CHU de Montpellier, dans trois services (anesthésie-réanimation, cardiologie et ophtalmologie) on a assisté à des départs très rapprochés sur une période courte. Il s’agissait de collègues d’une même génération qui ont choisi de passer à une activité libérale et qui ont été confortés après un premier départ.
– L’éloignement de l’instance de décision et la non-réactivité de la direction médicale et administrative devant un projet présenté par un ou plusieurs PH.
– La mésentente qui a été avancée par 50 % des personnes interrogées et qui concernait le plus souvent les médecins d’un même service.
– La perte de valeur qui concerne le service public, l’image de l’Université ou les dirigeants qui manquent d’exemplarité.
– Le manque de reconnaissance et d’autonomie avec un sentiment d’opacité dans les décisions stratégiques prises.
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